C'est un beau roman

Ordinary people : Futurs parents s’abstenir

Sur le bandeau du livre, Diana Evans est comparée à Dolstoï et Dickens. N’étant lectrice ni de l’un ni de l’autre, je ne me lancerai pas sur cette piste. Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai été bluffée par l’analyse au scalpel du couple avec enfants faite par l’écrivaine dans Ordinary People. J’ai du dire au moins 10 fois « qu’est ce que c’est bien vu ! » ou « qu’est ce que c’est bien dit ! » (oui un peu pauvre linguistiquement parlant).

ordinary people


Ce n’est pas le livre le plus gai pour finir l’année (c’est le dernier roman que j’ai lu en 2019) ou pour la commencer. N’empêche que je n’avais qu’une hâte c’était de retrouver mon bouquin le soir et tous les livres sont loin de me faire cet effet.


Diana Evans pose ces questions universelles : comment continuer en exister quand on a l’impression d’être fondue dans l’entité famille ? Pourquoi rester ensemble quand tout est si loin des débuts ? Diana Evans pose son regard sur deux couples de la classe moyenne en pleine crise de la quarantaine. Elle le fait avec tant d’acuité et de minutie, faisant sentir page à page leur enfermement dans une situation que cela en est suffocant. 

On est loin du prêt à penser actuel (qui m’hérisse profondément ) à coup de mantras « vis ton rêve » « pour l’avoir, il suffit de le vouloir », gommant totalement ce qui est quand même bien souvent le nerf de la guerre : l’argent.   

A tous les hommes qui ne reconnaissent plus leur femmes depuis qu’elles sont « trop » mères, je recommanderais la lecture de ce livre. A toutes les femmes qui ne comprennent pas que leurs conjoints fassent la gueule en rentrant du boulot, je recommanderais ce livre aussi. Aux futurs parents, je conseillerais par contre de s’abstenir ; ) (de le lire, pour le reste c’est trop tard : )) 

Et puis pour finir sur une note plus douce, il y a aussi ses chansons qui accompagnent leur histoire et le lien vers la playlist du roman à aller découvrir. 

Ordinary People, Diana Evans, Editions du Globe.

4 Comments

  1. Merci pour cette recommandation de lecture!
    (Spoiler alert)
    Je me suis tellement retrouvée dans la première moitié du livre, en plein dans cette phase (même si loin d’être à la quarantaine), où un peu trop régulièrement je me prends à penser à tout plaquer. Et comme tu dis, en pensant aux modalités pratiques, ça n’est plus si simple. C’était un peu effrayant aussi comme lecture, car on se doute que ça ne va pas bien finir et on se demande si c’est ce qui nous attend d’ici quelques temps.
    (Fin du spoiler)
    Etonnamment, depuis que j’ai fini le livre, je me sens beaucoup moins étouffée par ma vie, qui n’a pourtant pas changé. Comme quoi, la lecture a un vrai pouvoir sur notre inconscient et notre façon de voir les choses 🙂
    Bref, ce commentaire est beaucoup trop long, mais ce livre a été un tel électrochoc que je me devais de te remercier!

    • tu l’as lu suite à mon article ? je me dis qu’un des pouvoirs de la lecture et en particulier avec ce livre est qu’en mettant en scène des personnages qui vivent la même chose que nous, on se sent moins seuls. Cela a un côté rassurant (même si le livre n’est pas optimiste).
      merci pour ton commentaire, cela fait plaisir d’avoir un échange ici !

  2. Oui, je l’ai lu suite à ton article 🙂
    Je te lis depuis très longtemps (je dirais 10-11 ans, c’est possible?) mais je ne trouve jamais rien d’intéressant à dire, donc je ne commente pas!
    Je te rejoins, ce livre est particulièrement réussi dans la mise en scène. Je ne sais pas à quoi c’est lié exactement, mais pour une fois, on ressent vraiment que ce sont des gens « comme nous ».

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