D’Olivier Adam, j’ai presque tout lu je crois. Pas à la suite mais assez méthodiquement, j’ai cherché tous les titres de ces livres, j’ai coché tous ceux que je n’avais pas encore ouverts, j’ai gardé un oeil sur les prochaines sorties. J’agis de la même façon pour quelques autres auteurs (Paul Auster, Catherine Cusset, Columm McCann, Larcenet…j’en oublie plein !) et réalisateurs (Almodovar, Allen, James Grey, Ken Loach, Bacri/Jaoui…).
J’ai reçu Les lisières en cadeau, quelques jours à peine après sa parution mais j’ai attendu ce début d’année 2013 pour le lire avec toujours la peur quand on commence à connaitre les contours de l’univers d’un écrivain, ses thèmes de prédilection (l’identité, la fuite, les secrets de famille..), d’être déçue voire lassée. J’ai reconnu dans Paul, le héros du roman, des traits du personnage masculin des livres précédents, en plus cassé peut-être. Une fois encore sa femme s’appelle Sarah, il a deux enfants (une fille et un garçon) et l’intrigue se passe à Saint Malo. Pourtant ces ressemblances ne m’ont pas gêné, j’avais plutôt l’impression de retrouver une vieille connaissance non sans déplaisir.
Dès le début les similitudes entre Paul Steiner et Olivier Adam frappent : à quel point se rejoignent-ils ? quelle est la part d’inventé ? c’est avec les traits de l’écrivain que j’ai imaginé ce personnage séparé récemment de sa femme, contraint de revenir en banlieue parisienne où il a grandi pour aider son père pendant l’hospitalisation de sa mère.
Difficile de dire ce qui m’a le plus touché : sa souffrance d’être séparé de ses enfants et de voir son couple en si piteux état, le portrait sans concession mais jamais manichéen de ses parents et de son frère, ses flashback sur ses années d’enfance et d’adolescence, sa dualité parfois attachante parfois exaspérante…
Difficile de ne pas être épatée par sa justesse…cent fois j’ai eu envie de noter des bouts de phrases, cent fois ces choses qu’on croit si personnelles il les a écrites à ma place.
Les lisières est un roman plus ambitieux que les précédents car au delà du parcours d’un homme qui n’a de cesse de couper les liens avec son passé, Olivier Adam se risque à dépeindre la France d’aujourd’hui et plutôt celle qui galère que celle qui parle de crise sans savoir au quotidien ce que cela signifie. Cela aurait pu être misérabiliste ou pétri de clichés, ce n’est ni l’un ni l’autre.
Les lisières est un livre à la fois sombre et traversé d’éclairs de rage, d’amour, d’amitié. Il m’a bouleversé, ému et fera partie sans aucun doute de mes coups de cœur 2013 !
[quote]Avec les années je ne m’arrangeais pas. Au lieu de m’endurcir je devenais de plus en plus sensible [/quote]
[quote]Au fond de moi j’espérais leur manquer. J’étais comme un gamin qui pense à mourir pour qu’on le regrette. J’étais ce genre de gamin exactement. Je l’avais toujours été. [/quote]
21 Comments
bon we à toi aussi )