L’idée de revivre une seconde fois votre adolescence ne vous emballe pas plus que ça ? je peux comprendre (l’acné, les règles douloureuses, les cours de gym pouah) mais je vais quand même essayer de vous convaincre d’aller voir Camille Redouble qui est très loin d’un teen movie.
1– Je pensais rire, j’ai pleuré
bon enfin tout dépend de l’état de votre glande lacrymale mais si vous êtes aussi frappés du syndrôme « je pleure facilement au cinéma », n’y allez pas sans vos mouchoirs. Comme d’habitude j’avais lu assez peu de choses sur ce film mais j’avais cru comprendre que c’était plutôt léger, au grand maximum un brin nostalgique. Je ne m’attendais pas à être aussi touchée par de nombreuses séquences du film, en particulier celles qui concernent les parents de l’héroïne. Même si les miens sont vivants aujourd’hui, retourner à mes 16 ans serait revoir un couple que je tenais encore à l’époque en modèle et qui a volé en éclats bien des années plus tard…parfois je me demande si 6 ans après leur séparation, j’ai enfin fait le deuil comme on dit couramment…pas certain vu la façon dont je me suis projetée dans cette histoire, imaginant revivre des scènes familiales qui n’auront plus jamais lieu désormais.
2- Les acteurs font oublier qu’ils en sont
Yolande Moreau que je peux trouver agaçante dans certains rôles est excellente ici, Michel Vuillermoz est très touchant, Samir Guesmi n’est plus cantonné aux personnages secondaires et c’est tant mieux. Quant à Noëmie Llovsky, j’avoue que je suis « fan » de cette actrice/réalisatrice depuis que je l’ai découverte dans Ma femme est une actrice et même si je suis loin d’avoir vu tous les films dans lesquels elle a joué, j’aime son caractère entier, sa sensibilité, son potentiel comique aussi. Ici elle rayonne, elle est Camille Vaillant, 16 ans, sans qu’il y ait besoin de la grimer ou d’utiliser des effets spéciaux. Elle impose le personnage sans aucune fausse note.
3- Le film nous offre un retour en arrière sans son corolaire « c’était mieux avant »
L’effet que ce come back dans les années 80 a eu sur moi est assez similaire à la chanson de Vincent Delerm « les filles de 1973 ». Pour celles et ceux qui n’aiment pas ce chanteur, c’est cette impression de revoir la même chambre que celle où j’ai passé des heures à rêvasser, avec les mêmes posters ou presque (j’en avais un immense de Georges Michaël à l’époque..eh oui )), d’avoir en face de moi le même prof (même si Mathieu Almaric peut sembler un peu outrancier dans son portrait, ça m’a rappelé un prof de latin au look vestimentaire similaire) et de revivre des émois amoureux adolescents.
Je me suis laissée porter par la bande son, par l’histoire (alors que je suis pourtant très cartésienne, cette faille dans le temps ne m’a pas posé problème). Je me suis demandée si j’aurais envie de changer des détails du passé (ou pas) si moi aussi je pouvais revenir en arrière.
Et vous, nostalgique des années 80 ou pas du tout ?
24 Comments
J’ai été beaucoup déçue par ce film car je n’avais entendu que de bonnes critiques, voire d’excellentes …
J’ai adoré la façon dont a été abordé ce thème (déjà très exploité au ciné US), le fait que l’actrice joue elle-même son adolescence… Le thème des années 80 aussi, avec la musique et les détails (le magnétophone, le baladeur, etc.)
Par contre, et sans trop rentrer dans les détails pour ne pas dévoiler tout le film, je n’ai pas cru au jeu de l’actrice (sa façon de parler et sa petite voix m’a beaucoup perturbé), sa façon d’appréhender son retour dans le passé (easy! et pas choquée le moins du monde), certaines histoires parallèles (D. Podalydès) sont mal exploitées, son alcoolisme aussi …
C’est tellement une histoire à l’américaine qu’on s’attend à une fin à l’américaine, eh non … (là dessus j’ai été déçue lorsque les lumières se sont rallumées puis finalement je ne sais plus trop quoi en penser. On a une bonne fin à la française avec une morale à la française (que j’aime d’habitude) mais là je trouve qu’elle tombe comme un cheveux sur la soupe…)
^^ Voilà ! Avec ce film, je pense qu’il faut se faire sa propre opinion car « les goûts et les couleurs … »
j’aime pas trop les fins à l’américaine souvent moralisatrices, là j’ai trouvé que la fin était jolie, assez ouverte, un peu triste aussi car finalement ils ne se remettront pas ensemble ..
ça m’a replongé dans une époque vécue et ça a touché certains points sensibles, je crois que ça joue pas mal dans l’accueil d’un film aussi …après c’est très subjectif )
Le côté nostalgique mais sans le sempiternel « c’était mieux avant » j’aime beaucoup. Et si en plus ça ressemble à du Vincent Delerm …….. 😉
Ça me tenterait bien de venir le voir à Lyon, mais bon je vais déjà aller le voir à Cahors, Bordeaux et Paris …
tu vas le voir 3 fois ???? ))
Comme je lui ai déjà dit : quand on aime on ne compte pas !
J’ai vraiment passé un bon moment !