C'est un beau roman

Mes 4 lectures de décembre

J’ai hâte d’être en vacances pour au moins une chose : avoir plus le temps de lire ! J’ai tout de même quelques lectures à partager pour finir l’année avec des bandes dessinées et des romans.

Celui qui m’a le plus plu : L’Arabe du futur 6 de Riad Sattouf

Je m’étais dit, avant d’ouvrir L’arabe du futur 6, que je prendrais mon temps, que je le lirais tout doucement, en plusieurs soirée (vu que c’est le dernier volet de la série) mais dès que je l’ai ouvert, je suis rentrée dans une bulle, je n’ai plus rien entendu autour et je l’ai dévoré !

Bien entendu il faut avoir lu les volumes précédents pour comprendre combien cette période de l’histoire de Riad Sattouf a été lourde en culpabilité pour lui et en tristesse pour sa mère. Cela sonne comme un cliché si j’écris que c’est le tome de la maturité mais peu à peu Riad Sattouf qui raconte ici ses dernières années de lycée et ses premières années d’étudiant, quitte son regard d’enfant et une certaine innocence aussi. Rassurez-vous si le sujet est grave, j’ai encore souri et ri beaucoup grâce aux dessins de Riad Sattouf et les tronches qu’il fait aux personnages ainsi qu’à certaines réflexions.

Ce que j’aime aussi chez Riad Sattouf c’est que le texte prend beaucoup de place et que la réflexion est très riche sur plein de sujets. J’admire aussi sa capacité à observer le monde, les gens qui l’entourent de manière très sensible et juste. Sans être une dingue de bande dessinée, je mettrai cette série dans les livres à lire absolument !

Celui dont je lirai volontiers la suite : Journal inquiet d’Istambul d’Ersin Karabulut

Journal inquiet d’Istanbul est aussi une série autobiographique dont le premier volume raconte comment l’auteur a toujours aimé dessiner alors que son entourage rêvait d’autre chose pour lui (je me demande si en dehors des familles d’artiste, le fait de vouloir être artiste est parfois accueilli avec enthousiasme dans les familles …et combien de vocations sont finalement contrariées pour rentrer dans le moule, dans une vie dite « normale »).

L’autre parenté avec Riad Sattouf est que l’auteur, à travers son parcours, raconte aussi l’histoire de son pays, les changements de régime et ce qu’il en est de la liberté d’expression sous Erdogan. C’est à la fois sans complaisance et drôle parfois et je lirai volontiers la suite, d’autant plus que la Turquie est un pays ue je trouve passionnant par son histoire et sa culture.

Celui dont j’attendais beaucoup : Cher connard de Virginie Despentes

J’aimerais bien écrire un avis tranché au sujet du dernier livre de Virginie Despentes, Cher connard, mais j’en suis incapable parce que je suis un peu passée par tout et son contraire en le lisant, de l’agacement le plus total face à des relents de « c’était mieux avant » qui sont pour moi le signe qu’on vire vieux con à l’admiration à décortiquer notre société, les rapports des hommes et des femmes aujourd’hui, la place de la parole dans l’espace public et en particulier sur les réseaux sociaux, la vieillesse, l’addiction et bien d’autres sujets.

Au début cela m’a fait un peu l’effet d’un livre à thèses, un peu trop fabriqué pour que je crois aux personnages mais peut-être que c’est lié à la forme, des échanges épistolaires. Et puis peu à peu, j’ai laissé les personnages s’épaissir, prendre des nuances et j’ai eu l’impression que le roman gagnait en romanesque. Pas un gros coup de coeur au final mais indéniablement brillant et toujours admirative de sa volonté de bousculer l’ordre établi, les évidences et de sa clairvoyance sur les inégalités sociales.

Celui que j’ai abandonné : Respire de Joyce Carol Oates

Joyce Carol Oates est une auteure très prolixe, qui écrit en plus, quasi à chaque fois, de gros bouquins (est ce justifié à chaque fois ? j’aurais tendance à dire pas sûre, en tous cas pour celui ci ). Dans mon panthéon personnel, il y aurait pourtant au moins un livre de Joyce Carol Oates et en particulier Un livre de martyrs américains, un livre d’une force incroyable sur l’Amérique pro et anti-avortement.

C’est précisément pour cette raison que j’ai voulu lire Respire, l’histoire de Michaela et Gérard, un couple d’universitaires qui s’installent au Nouveau Mexique. A peine arrivés, Gérard va tomber gravement malade et Respire raconte ses derniers jours, sa mort à travers les yeux de Michaela, terrifiée par la perspective de son veuvage et de sa propre mort.

Je n’ai pas pu m’empêcher de penser au livre de Joyce Maynard, Un jour tu raconteras cette histoire. Dans ce roman, elle racontait comment son compagnon est tombé malade, comment elle l’a accompagné jusqu’à la mort mais aussi toute leur histoire avant. J’avais trouvé ça bouleversant, beau, puissant.

Respire mélange passé et présent traduisant le sentiment de confusion de Michaela mais ne se resserre qu’autour des derniers jours, de la maladie, de la mort. Peut-être que c’est trop dur pour moi, peut-être que cela me met face à des situations qu’on est tous amenés à vivre un jour et qu’en ce moment je n’ai pas un moral assez haut pour lire cela sur 400 pages. Peut-être que j’aurais du essayer d’aller plus loin qu’à la moitié du livre mais j’ai fini par le laisser de côté.

Allez je reviens vite non pas avec un bilan de mes lectures de l’année (mon rythme a nettement baissé depuis que je dessine ) mais pour partager quelques envies de lecture pour finir l’année et en commencer une autre !

1 Comment

  1. Oates a écrit aussi des livres très courts: «  Au commencement était la vie » a 160 pages, «  Premier amour » 90 pages, en livre de poche, par exemple. Vous me donnez envie de lire «  Un jour tu raconteras cette histoire « .
    Mon fils a «  L’. arabe du futur «  il faut que je lui emprunte.

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