A la base, je ne sais pas si c’est génétique ou culturel mais je n’ai jamais été (très) sportive. Mes parents m’ont mis à la danse très jeune, j’ai suivi des cours de nombreuses années avec plaisir mais à part cette activité, j’ai toujours détesté les sports collectifs, la gym, l’endurance et toutes les heures d’éducation physique et sportive qui ont eu lieu dans l’enceinte de l’école. En primaire, j’avais été repérée comme cible facile lors des parties de ballon prisonnier, je ne me souviens pas si on constituait déjà des équipes mais ce qui est certain c’est que j’étais toujours dans les dernières à être choisies, le capitaine soufflant bruyamment en me montrant du doigt m’appelant par mon nom plutôt que par mon prénom (ce que cela pouvait m’énerver ….intérieurement) alors que je fixais le goudron ou le sol du gymnase en priant pour que cela finisse.
Au collège, j’ai battu le record de la fille qui a le plus souvent ses règles pendant le cycle (sic) de natation. Le prof était un homme et était visiblement peu à l’aise dès qu’on abordait le sujet. On est quelques unes à en avoir pas mal profité. Aujourd’hui lorsque je mets les pieds dans une piscine municipale, tout me rappelle ces séances où nous étions sensés récupérer un mannequin au fond de l’eau, là où c’est le plus profond bien-sûr : l’odeur de la javel, le sol glissant dans les vestiaires, le petit bac dégueulasse et glacé dans lequel tu essaies de mettre à peine les orteils, l’eau du bassin toujours trop froide, le maitre nageur avec son tee-shirt ultra moulant pour qu’on ne rate rien de sa musculature mais avec un logo de la ville et ses claquettes blanches qui cassent quand même un peu le look, les cheveux encore mouillés qui collent dans le cou au sortir de la piscine en plein hiver pour rejoindre le collège.
Au collège, j’ai battu le record de la fille qui avait toujours un point de côté…au bout de 10 minutes d’endurance. On a du oublier à la naissance de me fournir la capacité « apprendre à respirer correctement en courant » car c’était automatique et cela me pliait quasiment en deux. Pendant que j’ahanais, mes camarades trottinaient en parlant et reprenaient leur vie tranquillement une fois les 10 tours finis. Je mettais une heure pour récupérer une couleur normale et ne plus être rouge comme une tomate.
Au collège et au lycée, j’étais malade de stress le dimanche soir en pensant au cours de gym du lundi et lorsque j’ai eu mon bac, ma première pensée a été « youhou plus de sport à l’école ! » (je jure que c’est vrai). Ça ne m’a pas empêché de vivre pendant de longues années avec quelqu’un dont le rêve le plus cher était de devenir prof de sport et qui passait tous ces week-ends à jouer au football …cherchez l’erreur. J’ai détesté avec la même pugnacité : le saut en hauteur, le handball, le volley, la course d’obstacles, l’odeur de vieilles chaussettes dans le gymnase, devoir se changer devant tout le monde dans les vestiaires, le rugby (oui j’ai même eu droit au rugby), la poutre, les barres parallèles, le cheval d’arçon, le judo, les joggings qui me semblaient toujours informes et moches sur moi. Cela reste encore un grand mystère mais j’aimais bien le basket alors que je ne suis pas spécialement grande. J’essayais de transformer la gym au sol en danse…ça ne trompait pas grand monde.
J’enviais ceux et celles qui étaient dispensés à vie, je me prenais des engueulades régulières traînant avec les cas sociaux du sport (heureusement nous étions quelques unes à mettre autant de mauvaise volonté dans ces heures sensées nous apporter un bien être physique) et passant le plus clair de mon temps à bavarder (dans le sud on dit bavasser ). J’ai fini au lycée par sécher de manière très régulière les cours d’EPS. Sur mes bulletins j’avais des bonnes notes partout et une case vierge sur la ligne correspondant à cette matière. Interrogée par mes parents à ce sujet, j’ai feint la surprise …Ont-ils été dupes ? oui Papa, Maman, je vous ai menti : )
Traumatisée depuis mon plus jeune âge, j’écoute depuis les récits ravis de celles et ceux qui courent, enchaînent les longueurs, participent à des marathons, skient ou que sais-je encore. Comme j’ai arrêté même la danse -qui était pourtant les seuls moments où aucune pensée ne parasitait mon esprit- que le sport est, parait il, bon pour la santé (on ne parle pas de tous les accidents comme les foulures, rupture de ligaments croisés …non on n’en parle pas), j’ai, un jour d’enthousiasme suspect, commandé sur Amazon, le DVD de Mia Fry. Vu qu’il est super vieux, mon investissement a été d’à peine 5 euros et heureusement étant donné son destin. Vous vous souvenez de Mia Fry ? Ses expressions mythiques « Pia pia pia », « Happy Face », un corps de lionne, les mots cellulite, masse graisseuse, elle les a rayé de son vocabulaire. Elle casse les œufs durs sur son ventre ou sur ses cuisses ou sur bras…enfin bref.
Avant la partie chorégraphie, le DVD commence par une séquence échauffement et étirement dans un décor un peu cheap façon je reconstitue la jungle dans mon salon. Pendant que Mia Fry attrapait une de ses jambes pour la passer derrière son oreille, tout en conseillant de suivre l’exercice selon son niveau (c’est à cet instant précis que j’ai commencé à la détester), j’étais en train de pleurer sur ma souplesse perdue. Du grand écart au grand rien, c’est rude. Tant pis j’allais me rattraper sur la partie dansée, j’ai toujours eu une facilité à mémoriser les mouvements ….ok ça c’était avant. Mia Fry a une seule élève dans son cours sensée jouer la « pas douée » ou l’idiote sauf qu’elle assure comme une dingue alors même que chaque série n’est montrée qu’une seule fois avant de tout enchaîner. Bref je me suis sentie bien nulle, j’ai mis le DVD en tout et pour tout une fois, j’ai essayé de le refourguer à Gilbert, ils en ont pas voulu.
Youtube est alors devenu mon coach sportif. On y trouve un nombre impressionnant de « comment avoir un ventre plat en seulement 15 jours tout en mangeant des frites et du chocolat », de cours de fitness gratuits ou ce que je préfère et que je suis le plus souvent (souvent étant plutôt pas assez souvent) des séances de zumba. Dommage que ce ne soit pas toujours bien filmé (euphémisme) et qu’il faille avoir du temps pour se laver les cheveux ensuite parce que ça fait transpirer du cuir chevelu (excuse de compétition).
Allez sur ce, je retourne à mes squats : )
(photo en Une trouvée sur Pinterest ; débardeur activate apparel)
36 Comments
Sinon comme Lalydo je pense que chacun peut trouver une activité sportive qui lui correspond, il y en a pour tous les goûts! Le tout est de ne pas se forcer et d’y aller vraiment avec plaisir 😉
Moi j’étais celle qui n’avait pas peur de sauter dans le grand bain (mais qui n’excellait pas pour autant) et qui se demandait comment faisaient ces filles pour avoir des règles aussi longues 🙂
Au plaisir d’échanger!
je crois que je suis déjà tombée sur les vidéos dont tu parles et elles sont très bien !
en tous cas bravo à toi !
J’ai pas eu droit au rugby mais à la lutte et en plus c’était mixte… l’horreur quand tu as 14 – 15 ans!
je trouve pas que ce soit un prétexte, s’il faut faire plein de transport à chaque fois c’est décourageant …mais après pour trouver quelque chose qui correspond au niveau du lieu, horaire, activité, tarif, c’est un peu compliqué )
j’avais oublié le lancer de javelot, j’imaginais la scène en te lisant…morte de rire )
Ah si, à préciser tout de même : pendant toutes mes années « collège », j’ai détesté l’endurance… à cause d’un prof qui était mou et peu impliqué dans son cours comme un flan. Pardon pour le flan.)
Et aujourd’hui, avec mes soucis récurrents de dos, je vois bien que j’ai perdu un tantinet mon endurance ! Je tente de la récupérer petit à petit en salle de gym quand je le peux… ou chez ma kiné. Bref, y’a du boulot ! 😉
Bonne soirée et bonne fin de semaine ! (Et pardon pour le roman…)
on forme une très joyeuse bande, ça motive !
Bises
Pourtant, j’ai fait de la danse et du basket en club avec beaucoup de plaisir mais à l’école, c’était juste pas du tout ça !
Depuis, j’avais complètement laissé tomber d’ailleurs…. Et puis, l’an dernier, j’avais trouvé un petit club d’aquagym à 2 pas du bureau, avec un cours sur l’heure du déjeuner. J’ai hyper bien accroché, y allant 2 ou 3 fois par semaine ! Hélas, ils ont fermé en fin d’année scolaire et depuis, je n’ai rien retrouvé à ma convenance (ie un savant mix entre activité, horaire et lieu…)
Je me dis que je marche quand même pas mal, c’est déjà ça mais ça ne fait pas tout…
rah quand on trouve un truc super et que ça ferme ça fait enrager !
moi aussi je marche pas mal mais cela ne me muscle pas beaucoup