Je ne suis pas particulièrement phobique du dentiste, s’il fallait choisir entre un rendez vous avec lui et un avec ma gynéco, je crois même que je préférerais le premier à la seconde pourtant pas déplaisante. Si j’ai attendu si longtemps avant d’aller chez le dentiste c’est parce que globalement j’évite tous les médecins. Je ne suis pas du genre à être rassurée par les visites médicales comme certains hypocondriaques. Il faut vraiment que j’ai une rage de dents qui m’empêche de dormir et qui ne va pas passer toute seule pour me décider à aller sentir les effluves d’une salle de consultation à l’odeur si caractéristique.
Bref après avoir attendu quasiment deux semaines pour obtenir un rendez vous (forcément j’ai perdu les coordonnées du dernier dentiste que j’ai pu consulter et dans les grandes villes, si vous n’êtes pas déjà patiente d’un spécialiste, attendez trois mois…sur ce coup là, merci les caries du fiston, elles m’ont sauvé des urgences dentaires), me voilà pile à l’heure (pas question d’arriver à l’avance, je flippe déjà assez comme ça) dans la salle d’attente avec à côté de moi des magazines si vieux qu’il ne reste plus que la couverture. Mon dentiste est en retard mais j’ai de quoi m’occuper pour le moment : son assistante me tend un questionnaire sur toutes les maladies possibles et imaginables et une question sur ma réaction aux anesthésies locales (je me demande ce qu’il se passe si on réagit mal…c’est la double peine ? ). J’ai emporté un bouquin dont je relis la même phrase depuis 10 minutes quand la blouse blanche apparait dans l’encadrement de la porte de la salle d’attente. Heureusement il ne demande pas de quand date ma dernière visite (il se fera probablement une idée tout seul et très vite ) mais se renseigne sur la raison de ma venue. Je lui réponds que j’avais mal à une dent. Avais, souligne-t-il ? oui par un phénomène pas réellement inexpliqué (le pouvoir de l’esprit sur le corps parait-il), j’ai réussi à m’auto-persuader que la douleur n’existait plus dès que j’ai su que j’allais m’allonger sur son fauteuil. Il est d’autant plus étonné en découvrant la radio montrant que le nerf est touché et que je devrais logiquement l’implorer de me soigner séance tenante.
Je sens une pointe de jubilation sadique dans sa voix alors qu’il commente ce qu’il voit sur son cliché et qu’il m’annonce que j’ai plusieurs caries à traiter et un bon détartrage à programmer. Bref à force de repousser à demain, je viens de prendre un abonnement chez lui. Pour l’heure il est question de dévitaliser ma dent la plus touchée et comme il est, me précise-t-il, peu aisé d’insensibiliser le nerf d’en bas, il m’envoie double dose d’anesthésiant dans la gencive. Je suis sensée lui dire si ça va ou pas mais à part cligner des yeux façon locked syndrome, je mets au défi quiconque de répondre de manière compréhensible avec une seringue dans la bouche. Il manquerait plus qu’il m’interroge sur le dernier film que j’ai aimé au cinéma pour détendre l’atmosphère…faudrait que je trouve un titre traduisible avec les mains.
S’ensuit un long moment où les bruits de forage et de perceuse se succèdent alors que j’essaie de lutter contre une envie irrépressible de fermer la bouche ou de déglutir. Pour me distraire de cette pensée, je fixe le plafond sans intérêt du cabinet (aucun n’a pensé à mettre un tableau ou une photo de rennes buvant dans un lac ?), la tringle des rideaux, les yeux du dentiste, une tâche sur la vitre.
« Vous pouvez vous rincer » est à prendre au premier sens du terme et là c’est le drame, l’anesthésie a tellement bien marché que mes lèvres ne répondent plus à ce que lui commande mon cerveau. C’est comme si on venait de m’injecter du botox et que je ne pouvais plus sourire ou exprimer une quelconque expression avec le bas de mon visage. Bref je bois et ça déborde. Si mon dentiste était un fantasme ambulant, je serais cramoisie…là j’ai juste le sentiment d’être une petite chose vulnérable alors qu’il se marre sous cape en soulignant « ah on dirait que vous ne contrôlez plus trop vos lèvres » (sadique, je vous l’avais bien dit).
Le soin fini, il me tend une ordonnance avec antibiotique, anti-inflammatoire et anti-douleur…je ne sais pas s’il est particulièrement précautionneux mais j’ai l’impression d’être plus malade qu’en arrivant.
Je le revois le jour de la rentrée…au moins cette année j’aurais une autre raison d’avoir le ventre noué.
Et vous, vous êtes plutôt du genre contrôle régulier ou visite de la dernière chance ?
Crédit photo : etsy.com
40 Comments
mon prochain c’est en septembre aussi !
Bon courage en tout cas pour les traitement.
Et il ne faut surtout pas faire cela… Je me suis sentie petite fille qui allait se faire taper sur les doigts par le maitre avec la règle ! « Mais ce n’est pas bien du tout » – « Mais vous voyez où on en arrive » – « Mais pourquoi avez-vous attendu autant »…. Bref, pas très malin ! D’autant que parfois certaines dents ne sont plus récupérables quand on attend trop…
Il m’a lâchée fin juin en me disant qu’il avait fait le plus gros, qu’il me laissait souffler un peu et qu’on se revoyait en septembre.
Je crois qu’il va falloir que je prenne mon rdv 😉
Heureusement j’ai trouver enfin un dentiste qui me comprend, qui cherche la cause et non pas des c**s qui supposent une mauvaise hygiène car sa n’est pas le cas.
Et ma radiologue m’a sortie « je n’ai jamais vu cela de ma vie », ok respire lily sa va le faire….
Aujourd’hui en France, j’y suis depuis trois ans, je suis allée chez le dentiste une fois et j’avais toujours pas de caries !
Faudrait vraiment que j’y aille 🙁
il est trop mignon et a de beaux yeux
et j’ai jamais eue mal avec lui donc ça doit aider aussi
Je vais le voir demain matin en plus , trop fort de lire ton article ce soir avant mon rendez-vous.
Trouvez un dentiste avec qui vous vous sentez à l’aise, les visites seront plus agréables.
Evidemment, actuellement je suis dans la phase: Help!
Cela faisait 10 ans que je n’étais pas allée chez le dentiste pour diverses raisons: anciens dentiste de famille à la retraite, réaction allergique buccale avec une nouvelle dentiste avec laquelle j’ai eu plusieurs RDV (en fait je suis allergique au latex mais je ne le savais pas…mon ancien dentiste travaillait mains nues). Puis un dernier dentiste il y a environ 10 ans, je l’ai trouvé très « con » et le temps est passé, le tartre s’est installé et après j’avais trop honte en plus d’avoir peur.
Bref… Dernièrement, énorme mal de dents, à s’en taper la tête contre les murs. J’attends 4 jours pour prendre RDV, histoire de voir si par miracle ça partirait pas, ce qui était déjà arrivé une fois mais pas au même endroit qu’actuellement. Je m’en étais alors sortie avec le clou de girofle et anti-douleur. Là, rien à faire.
Donc, à reculons, je vais chez le dentiste où j’emmène mes enfants. Oui, j’ai tout de même conscience que c’est important, donc les enfants sont bien suivis, mais moi j’ai trop la flippe.
Je stresse comme une folle dans la salle d’attente en me disant qu’il va probablement m’arracher la dent. Je suis rassurée par un vieux monsieur à qui je demande si ça va et il me dit que ça fait 10 ans au moins qu’il a pas vu de dentiste et que forcément y’a du travail. Mais sur le coup, je me sens moins seule!
J’entre dans le cabinet, je lui explique que j’ai très mal à une dent en particulier, mais que j’ai aussi par moment des douleurs à cause de mes dents de sagesse qui finissent de pousser (le stomato de l’époque m’avait dit que « ça passe » mais que j’en baverais quand même). Dès qu’il a entendu « dents de sagesse » il me dit « c’est la cause de tous vos maux ». Ah bon? J’étais étonnée car la douleur n’émanait pas du tout des dents de sagesse sur le moment, ni des molaires à côté, mais d’une autre molaire plus loin. Je me rassure en me disant qu’il me fera une radio certainement.
Je suis assez agréablement surprise qu’il ne me demande pas « depuis combien de temps je n’ai pas eu de rdv » mais la joie s’arrête rapidement car il commence par un détartrage alors que je souffre déjà un peu partout vu que la douleur irradie etc.
Je lui pose des questions:
– Est-ce que j’ai une carie: non
– Est-ce qu’il est possible que j’ai une carie sous un plombage: « je ne suis pas infaillible » me dit-il. Là j’avoue que je ne vois pas trop le rapport. Ok t’es pas infaillible mais bon tu pourrais vérifier! Ce qu’il ne fait pas.
Je voyais que je le saoulais avec mes questions, je l’ai même vu « soupirer » et je peux dire que ça c’est peut-être le pire qui peut arriver, car après mes dernières expériences dentistes qui m’ont bien refroidies, j’espérais me réconcilier.
Il part à son bureau et je reste comme une tâche en croyant que ENFIN il allait faire la radio. Mais non. Il me donne un autre rdv pour finiauler le détartrage. J’ai d$u être trop bavarde, et en plus il m’a prise en retard et pour couronner le tout son prochain rdv est déjà derrière la porte à attendre.
Je rentre en voiture en pleurant comme une madeleine, car déjà j’ai super mal et le détartrage n’arrange rien et en plus je me suis sentie « mal ». Car comme je posais des questions, il me disait « si vous n’avez pas confiance en moi » blablabla. J’ai été jusqu’à lui dire que moi je ne suis pas dentiste et que j’ai peur donc je pose des questions. Pfff
Bref, je vais vraiment à reculons au 2ème rdv où j’avais encore une lueur d’espoir d’avoir la preuve par radio que je n’ai pas de carie à la dent douloureuse (donc sous plombage). Je me disais que j’allais prendre sur moi, ne pas poser de questions etc. Ce que j’ai fait. En entrant il me demande si ça va mieux: ma réponse est non. Non franchement ça n’allait pas mieux, obligée de prendre des cachets anti-douleur toutes les 2h. Et impossible de dormir allongée, impossible de mâcher du côté douloureux, sensation de dent plus longue là où j’ai mal etc, mais tout cela je lui avais déjà dit au premier rdv donc inutile de me répéter.
Je me tiens super bien pendant le détartrage, même si j’ai peur. Vu la dose de cachets pris, je n’ai pas eu mal. Mais toujours pas de radio. Il me fait une ordonnance pour une radio panoramique chez un stomato. Je vais payer au secrétariat et je vais dans la voiture en me disant que franchement ok c’est ma faute mais je paye cette erreur.
Je me regarde dans le rétro… J’avais une énorme tâche de sang séché sur le coin de la bouche et sur la joue et ni lui, ni sa secrétaire ne me l’a dit. Euh, là c’est franchement abusé. Car déjà bien me faire comprendre par son attitude que « tant pis pour moi » + me montrer ouvertement que je le gonfle + ne pas avoir de réaction quand je dis que je souffre. Là c’était la cerise sur le gâteau!
C’était la goutte d’eau de trop. J’ai donc décidé de changer de dentiste. J’ai bien sûr raconter mon histoire à des personnes qui voient au jour le jour les douleurs que j’ai et qui savent en plus que je ne suis pas du tout douillette à la base. Mon entourage, trouve que ce dentiste exagère. Pour ma part, je pense qu’il aurait été préférable qu’il me dise ouvertement qu’il ne souhaite pas avoir de « client » qui semble prendre sa santé buccale à la légère. Ca aurait été plus clair et ça m’aurait fait gagner du temps. J’ai rdv dans 1 mois avec l’autre dentiste. Aller à l’hopital est en dehors de mes capacités, déjà pour accoucher c’était la seule raison obligatoire ^^. J’ai là aussi vécu une très mauvaise expérience étant enfant et hospitalisée et ça m’a fait penser que c’est le dernier lieu dans lequel je souhaite aller, même si je suis malade à crever.
Donc voilà.
Pour moi qui allait régulièrement chez le dentiste, 2 fois par an, avec de mauvaises expériences et aucune prise en charge des malaises suite aux rdv je me suis dit que ça pourrait attendre. Finalement, je ne vais pas dire que je regrette, c’est trop tard, mais bon, je pense reprendre une cadence convenable lorsque j’aurais trouvé le bon.
Je croise les doigts pour que ça soit le prochain.
Si quelqu’un me lit et hésites à aller chez le dentiste: allez-y avant d’avoir mal, même si vous avez la honte, même si ça fait trop longtemps que vous n’y êtes pas allé etc etc, car après c’est trop galère.
merci… ça soulage de raconter mes déboires!
et je vous souhaite de trouver le bon aussi !
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