Parler d'ma vie

Concilier vie de maman et reprise d’études, c’est pas si facile

Même pas une semaine que j’ai repris le chemin de la fac et je me plains déjà. Je crois que j’avais mésestimé ce changement dans mon rythme de vie, que je ne m’étais pas préparée psychologiquement à ce basculement total malgré l’avant goût de cet été (des devoirs à réaliser pendant les vacances des enfants et entre deux départs).

Le cerveau est un muscle, (copyright : Philippe Caillet quand j’ai exprimé mon affolement sur twitter) mais ce n’est pas vraiment le fait de me remettre à apprendre, à devoir me concentrer sur la longue durée (quoique) qui m’a effrayé. Je pourrais rester travailler à la bibliothèque après le dernier cours ou rentrer chez moi avec la perspective d’une grande plage horaire libre devant moi, je ne ressentirais pas le même affolement.

Là je saute dans le premier tram pour aller récupérer le plus vite possible les enfants (pour limiter les frais de garde étant donné que je n’ai plus de revenus), 3/4 d’heure plus tard j’entends l’assistante maternelle me dire que ma fille m’a beaucoup réclamé cette semaine et cette culpabilité (féminine ou pas) de parent prend toute la place dans ma tête. J’enchaîne sur le bain, la préparation des repas, le dîner, le coucher mais aussi avec toutes ses bricoles pour lesquelles je n’ai plus le temps comme lorsque je travaillais à 50% seulement. Il est 21h quand je peux me mettre devant l’écran pour répondre éventuellement à des mails et commencer à étudier.

Peut-être que c’est une question d’habitude, de rodage, d’organisation mais chaque cours rime avec un nouvel exposé, travail à rendre, dossier et mon sentiment d’être submergée grandit. Peut-être que je me noie avec une goutte d’eau mais chaque soir de la semaine dernière, l’idée d’abandonner cette formation que j’ai paradoxalement tant désiré m’a traversé l’esprit. Si je trouve un boulot de rédactrice là tout de suite , je crois que je suis prête à tout lâcher.

Bien-sûr je ne suis pas la seule à avoir des enfants dans la promotion. Je pense aussi aux quelques personnes qui enchaînent leur journée à la fac par un petit boulot pour financer leur études….au moins on pourra se serrer les coudes.

Une semaine après la rentrée je me sens paumée, écartelée, un peu comme un animal élevé en captivité et qu’on relâcherait soudain dans la nature, comme si l’organisation mise en place implicitement autour des enfants avait volé en éclats.

Je ne me sens pas à la hauteur (en gros les autres savent tout et je ne sais rien), je n’ai pas l’ambition suggérée par le niveau de cette formation (moi j’aimerais juste avoir l’opportunité de mettre mon goût pour la rédaction au service d’un webzine ou d’un employeur). Si le but est de pouvoir brandir un bac +5 pour justifier le salaire qui va avec, ça motive peut-être un jeune de 25 ans mais avec 10 ans de plus et deux petits enfants, mon objectif est ailleurs.

Vais-je écrire un prochain billet intitulé « Moi, V., droguée au guronsan »? ) …à moins que dans quelques semaines, je sois portée, galvanisée, enthousiasmée.

Il suffit peut-être que je trouve mon rythme.

Et toi, tu concilies les différentes facettes de ta vie en douceur ou pas ?

33 Comments

  1. pas du tout en douceur, à quelques moments que ce fut… je viens de passer une nuit blanche, à cause de 2 malheureux solupred pour un tympan qui est gonflé et pas à sa place depuis presque une semaine, je me demande encore comment je vais pouvoir affronter la journée, dans quel état je vais être ce soir, puisque les journées de classe aboutissent généralement à une migraine vers 11h du matin, qui ne me lâche pas. Je viens de déléguer la réunion d’asso de parents de ce soir à Zom… faut que je dorme ! Mon année de PE2 à l’IUFM fut assez terrible jusqu’à la Toussaint, puis cela s’est un peu calmé et fin mai, ouf… pour replonger la première année en poste avec un CE1-CE2… 1h du matin toute la semaine, le WE sans relâche, le cerveau sans relâche ce qui fait que depuis 1 an, j’aimerais qu’il se mette en pause. Mais il faut s’accrocher, trouver le rythme oui, savoir faire des concessions, mettre de l’eau dans son perfectionnisme, gérer les priorités, pleurer un bon coup, toucher le fond de la piscine, se pousser jusqu’à la surface avec les pieds, se dire aussi qu’on est moins jeune, mais qu’on a développé d’autres capacités pour apprendre et faire… à l’occasion, dans le micro-espace temps que tu peux trouver, rien ne t’empêche de poser candidature…plein d’énergie et de courage !

  2. Il faut se laisser du temps. J’ai vu toutes mes amies qui ont repris une formation, avec une famille, passer par là, traverser les états que tu nommes (il va y avoir plusieurs phases, mais tu vas y arriver). Et moi, même sans enfants, j’ai ressenti ces moments de doutes énormes. Ne baisse pas les bras, tiens bon !!

  3. J’ai exactement connu ces sentiments il y a 3 ans
    L’organisation vient (un peu) avec le temps mais le sentiment de culpabilité ne s’est effacé que lorsque j’ai réussi a me dire : je fais cela pour etre mieux dans ma vie … donc mieux avec ma famille également, même s’il faut en passer par quelques moments.. difficiles 🙂
    Courage : ca vaut le coup, je t’assure 🙂

  4. Il en faut du courage et de la volonté pour reprendre ses études mais je pense que tu as tout ça au point où tu en es… ça viendra, tu vas trouver ton organisation pour tout, comme tu dis les autres le font, ya pas de raison (heu et le blog alors ? tu vas sacrifier quoi pour continuer à ce rythme? vraie question car quand même ça prend un temps fou…)

  5. Pour y être passé aussi il y a quelques années oui ça demande de l’organisation de l’abnégation (vie sociale réduite) et un vrai soutien de l’autre. Mais la récompense est au bout. Ne lâche pas !

  6. Courage, je suis persuadée que tu vas trouver ton rythme et réussir à tout faire de front! Je suis admirative je ne sais pas si courageux est le terme exact mais en tous cas moi je te trouve très courageuse!! Même si tes enfants te réclament un peu ce qui je pense est normal, je suis persuadée qu’ils ne t’en tiendront pas rigueur et adoreront voir leur maman épanouie! Courage!

  7. Je suis conceptrice-rédactrice free lance, et je peux te dire que mes études pourtant ciblées (hypokhâgne, maîtrise de lettres et DESS de Communication écrite) ne m’ont aucunement servi pour y arriver, à part pour obtenir des stages au début. Quelle est exactement ta formation? Elle dure combien de temps? As-tu une idée de ce que tu veux faire exactement? Je crois que tout sera beaucoup plus facile à vivre pour toi si tu prends fermement une décision : je continue la formation, et tant pis si j’en souffre par ailleurs, c’est pour la bonne cause alors je me donne à fond. J’arrête la formation, et je réfléchis à d’autres moyens d’arriver à ce que je veux (mais qu’est-ce que je veux?). Courage, dans tous les cas, tu es bien entourée!

  8. Ne t’inquiète pas, il faut toujours une période d’adaptation et puis tu verras bien si c’est le bon chemin pour toi ou pas, qui ne tente rien n’a rien 😉 C’est une expérience, tu en retireras forcément quelque chose, à toi de voir si ça te permet d’avancer ou s’il faut prendre une autre voie. Courage Choco 😉

  9. Je te tire mon chapeau d’avoir repris des études, tu as beaucoup de courage !
    Mon chéri a repris deux ans d’études pour sa reconversion. Je l’ai soutenu, il faisait des journées à rallonge. Le bureau et l’ordi était dans notre chambre (pas moyen de faire autrement). Tilou n’était pas encore au programme mais Zébulon était là. Ses efforts ont payé, il est content de faire ce qu’il fait.
    Je te souhaite d’y arriver aussi, courage !!

  10. C’est sûr qu’il va falloir que tu trouves ton rythme mais tu vas y arriver, j’en suis sûre!

  11. C’est sûr qu’avec deux enfants en bas âge ce n’est pas évident, c’est pour ça que je te trouve très courageuse! Comme tout le monde te l’a dit, je pense qu’il ne faut pas tirer de conclusion hâtive, une semaine ce n’est pas assez pour t’organiser et trouver ton rythme face à un tel changement… Refais le point d’ici un mois et j’espère que tu auras trouvé un équilibre. Bon courage en tout cas!

  12. Ne t’inquiètes pas, tu trouveras le mode d’organisation idéal ! Je garde ma fille de 10 mois à la maison, en parallèle, je poursuis ma thèse de droit et je donne des cours à distance…Ce fût un peu difficile au début ( et je t’avoue, que parfois, j’ai envie de faire un break) mais, c’est fou ce que c’est gratifiant !

  13. courage!! il faut puiser au plus profond de soi et ne pas oublier le but que tu t’es fixé peut être, je garde des enfants en échange de mon loyer et donc pour pouvoir finir mes études et je te comprend!! mais faut s’armer de patience et de volonté!!
    bonne chance

  14. C’est normal que tu te sentes noyée au début. Il faut que tu trouves ton rythme, ça va prendre qq semaines. N’abandonne pas maintenant. Tu seras tellement fière de toi ensuite ! Courage !

  15. J’ai mis 2 mois a reussir a trouver un semblant d’organisation apres ma reprise du boulot mais certains jours je n’arrive pas a faire tout ce que je devrais…
    Mon compagnon commence une formation de 3 ans a partir de novembre c’est vrai que c’est inquietant, il faut du temps je pense pour s’adapter a cette nouvelle vie. bon courage

  16. je te soutiens dans ton choix de tout mon coeur… je t’admire… parce que moi je ne pourrai pas peut être suis je trop consciente que mon bonheur est dans l’équilibre de ma famille !

  17. Je te souhaite bon courage pour ta nouvelle vie! je pense que les dbuts sont un peu difficiles mais par la suite tu trouveras ton rythme!!!

  18. Je pense que tu as assez de ressources en toi pour y arriver et c’est normal que tu te sentes déstabilisée au départ. Une seule chose à te conseiller, moi maman d’enfants adultes et te sachant une très bonne maman « Ne culpabilise pas et ne te laisse pas culpabiliser !!! ». C’est la pire des choses à faire et ce que tu fais pour toi tu le fais aussi pour ta famille 😉

    Je t’embrasse et te dis bon courage pour un petit moment encore, après ça roulera !

  19. Dans le cadre de mon congé de reclassement, je vais certainement faire une formation, mais je choisirai de la faire à distance.
    J’avoue qu’entre un bébé et les grands à récupérer à 16h 45, mes journées passent à la vitesse grand V!
    Par contre d’ici quelques années, je veux avoir une expérience qui me permette peut-être de retourner en entreprise.

    Allez, courage, tu peux y arriver!

  20. J’ai tout plein de mamans dans ma promo et je crois qu’elles sont un peu toutes dans le même cas que toi car j’ai parlé avec certaines d’entre elles et elles ont la même impression que ce que tu viens d’exprimer. Mais je pense aussi que c’est un passage parce que c’est le début et que ça ira mieux avec le temps.
    Je ne suis pas maman, mais le changement de formation radical me fait vraiment le même genre d’effet, j’ai du mal à m’acclimater, à me lancer, j’ai peur de ne pas être capable d’aller au bout de ces trois ans après avoir déjà fait trois ans d’autre chose qui n’a rien à voir.
    Alors du coup je te comprends et je suis à 200% avec toi ! Courage, je suis certaine que tu peux y arriver ! (en priant que j’y arrive moi-même)

  21. J’ai tenté ce mélange de vies il y a 2 ans, et j’ai abandonné au bout de 4 mois. Je ne me sentais pas à la hauteur, et surtout, à mélanger plusieurs facettes, l’une était toujours remplie au détriment d’une autre. Fatigue, mais surtout manque de confiance en moi évident. Si j’avais plus cru en mes capacités, je m’en serais peut être sortie. Je crois que çà le plus important, et aussi de savoir ce que çà va vraiment t’apporter. Moi je n’étais pas sûre des débouchés au bout, … ce qui a contribué à ma démotivation…

  22. Tiens, dans ma promo aussi, il y a des mamans : 2 (ou 3 je ne suis plus sure) dont une qui a accouché il y a 2 mois (ça ne se voit même pas et en plus la petite fait ses nuits !) ! J’entame (aussi) ma deuxième semaine de cours et, j’avoue que ça ressent un peu à la maison, même si mon Homme fait ce qu’il peut. Je me demande ce que ça serait si j’avais des enfants … Beaucoup de courage, je suis sure que c’est un rythme à prendre

  23. à te dire vrai, j’ai une amie dont c’est la spécialité! elle a 40ans , deux enfants, un travail et par là-dessus, elle reprend des études! mais bon, faut pas se leurrer, elle n’a pas de vie ! tout ce qu’elle fait c’est travailler…..Elle ne profite de rien! Moi, je voyage, elle étudie! je dois rajouter que financièrement, elle se débrouille déjà très bien donc je ne comprends pas cette course…. Bref, il faut forcément du temps pour que tout prenne place!

  24. Je ne pouvais pas passer à côté sans commenter, ton billet fait référence à tant de choses chez moi depuis que j’ai repris le travail (et encore je n’en ramène pas chez moi). Je pense qu’il faut un temps d’adaptation à tout changement de vie, et encore plus pour les études car en devenant « actif » on a perdu les réflexes des études (la réflexion, les recherches, le travail intellectuel…) et cette remise en route fatigue énormément, en plus du quotidien que tu dois toujours assumer et qu’on n’avait pas quand on était « simple » étudiant. Je t’envoie plein d’ondes encourageantes ! Bises, Covima

  25. rooo lala, moi j’admire ! parce que la fac, c’est pas facile ! moi j’ai déjà du mal à tout concillier avec mon boulot à tps plein !lol alors je compatis !

    mais bon, je pense effectivement qu’il te faut un peu de temps pour trouver ton rythme. et puis ce n’est que provisoire ! quand tu auras atteind ton objectif, fini les devoirs/exposés ect…tu aura de nouveau du temps pour toi ! (d’ailleurs, je ne comprends pas comment tu arrives à blogguer avec tout ça !!)
    malgré la difficulté, tu as toutes les capacités pour y arriver !!!
    courage !!

  26. Cela fait 3 ans que j’ai repris mes études. Je suis mère célibataire également, et j’en ai encore pour 4 ans à trimer (objectif doctorat).
    – Ce qu’il m’a pris? Ne me le rappelez pas sinon je fonds en larmes.
    – Si je regrette ce choix?
    Au vu de ce qui m’attend à la fin de ce calvaire non. Au vu de ce qui m’attend cette semaine oui.
    – Est-ce que je pense à abandonner?
    Abandonner pour sauter du balcon oui. Abandonner pour pointer à Pôle Emploi et gâcher tous les efforts que j’ai fournis jusque-là non.
    – Est-ce que j’arrive à me faire à cette situation au bout de 3 ans?
    Non non et non. C’est un rythme impossible, un budget impossible, une stabilité émotionnelle impossible, un statut juridique inexistant, et malgré tout ça, il FAUT que ce soit possible! En clair, il y aura forcément des dommages collatéraux, reste à savoir lesquels (ma fille? ma santé physique? ma santé mentale? Une année de redoublement pour souffler?)

    Pas le choix… continuer il faut…tirer sur le fil je continue…jusqu’à ce que l’un de nous cesse de tirer (soit parce que cassé, soit parce que je suis arrivée au bout).

    Après tout, je me dis que c’est une manière honorable de traverser une vie. Et qu’entre la vie misérable que j’endure pour un bien, et l’égrenage de jours misérables perdus à ne rien faire, mon choix est peut-être le bon.

    Entre 2 misères, je choisis celle qui rapporte 🙂 Show must go on!!!

    • dans mon cas la reprise a été assez concentrée sur quelques mois (et tant mieux )…aujourd’hui j’avoue que je me pose beaucoup de questions car je n’ai pas de boulot, je galère financièrement depuis 2 ans et cela a des conséquences sur le niveau de vie du foyer…en même temps à l’époque j’avais l’impression de n’avoir pas d’autre choix tant mon job me déprimait…en tous cas je t’envoie plein d’énergie pour la suite et il faut y croire !

  27. Bonjour, je connais bien cette situation puisque je la vis depuis 2 ans et que je n’ai toujours pas fini. Licence, Master 1 et en cours Master 2.
    C’est un passage de vie assez compliqué, qui demande de l’abnégation, un peu d’oubli de soi, une vie personnelle et de couple mise à l’épreuve, durement mise à l’épreuve mais c’est une démarche importante que l’on se doit de terminer afin de pouvoir apprécier et surtout compenser tout ce que l’on abandonne pendant ce laps de temps. Il faut se dire qu’il faut en passer par là pour notre futur bonheur mais aussi celui de nos enfants et qu’une fois tout cela terminer, on sera vraiment mais alors vraiment fière de nous et de nos capacités à tout mener de front, sans parler des compétences, connaissances et aptitudes que l’on acquiert tout au long du processus.
    Je suis en pleine préparation de mon mémoire qui a pour objet « la conciliation Travail, Famille et Formation », me donnerais-tu la possibilité de retranscrire tes messages (certains) ainsi que ceux des personnes et y répondent ??Merci de ton blog et bonne continuation, courage !!!!!

    • en ce qui me concerne depuis que j’ai écrit cet article, les choses n’ont pas vraiment bien tourné professionnellement et financièrement et je me pose la question de ce choix..je vous souhaite plus de réussite et pas de souci pour le mémoire

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