Ma bibliothèque est pleine à craquer, mon temps de lecture a plutôt diminué depuis que j’ai des enfants (et un blog soyons honnête), mes carnets fourmillent de références glanées ça et là, de coups de cœur lus ou entendus et pourtant je ne peux pas résister à l’envie de plonger une main dans l’océan de livres que déverse la rentrée littéraire et d’en ramener, au moins, quelques uns sur ma table de chevet.
Les valeurs sûres
… ou auteurs que je lis depuis longtemps et qui m’ont rarement déçu jusqu’à présent et parmi le cru automne 2011 j’ai repéré Sunset Park de Paul Auster, présenté comme le plus noir et le plus désespéré de sa carrière (pas le genre d’argument qui me décourage, bien au contraire ); Laura Kasischke revient avec un thriller, Les revenants qui plonge le lecteur dans les sociétés secrètes de filles populaires sur les campus américains; Muse (l’histoire d’un couple d’amants maudits à Londres dans les années 50 ) de Joseph O’Connor même si je ne me suis pas encore attaqué au pavé Redemption falls; Douglas Kennedy publie Cet instant là, roman annoncé comme étant dans la lignée de La poursuite du bonheur.
Les auteurs étrangers
David Vann dont j’ai lu le très sombre Sukkwan Island n’a pas l’air de proposer une ambiance bien plus légère avec Désolations mais cette fois c’est le couple qui est dans son viseur…tout comme dans celui de Jonathan Franzem avec Freedoom (800 pages tout de même et j’avoue que je n’ai jamais réussi à lire Les corrections); Room d’Emma Donoghue, huit clos d’une femme avec son fils de 5 ans qui s’inspire d’un fait réel mais visiblement jamais glauque; Les fantômes de Belfast de Stuart Neville, roman noir se déroulant à Belfast et présenté comme une ode à l’Irlande; Persécution d’Alessandro Piperno qui est un écrivain que je n’ai jamais lu mais j’ai été attirée par la couverture et l’histoire (cet homme accusé par une gamine de 12 ans d’avoir tenté de le séduire et qui, au lieu de se défendre, se laisse couler).
Les écrivains français
Delphine de Vigan me bouleversera-t-elle autant avec Rien ne s’oppose à la nuit qu’avec Les heures souterraines? Mettrais-je un peu d’humour dans ma sélection avec Les souvenirs de Foenkinos ? Serais-je émue par Et rester vivant de Jean-Philippe Blondel? Accrocherais-je à Limonov d’Emmanuelle Carrière dont l’intrigue ne m’emballe pas des masses mais que j’ai quand même envie de lire après avoir beaucoup aimé D’autres vies que la mienne? Me retrouverais-je dans la puberté et la sexualité balbutiante décrite dans Clèves de Marie Darrieussecq ? Vais-je lever un voile sur cette histoire incroyable de 17 jeunes femmes enceintes en même temps dans une petite ville des Etats-Unis grâce au Pacte des vierges de Vanessa Schneider?
Bien entendu je ne vais pas acheter tous les livres dont je viens de parler…peut-être qu’on va m’en offrir un ou deux pour mon anniversaire, j’espère trouver les plus rapides à lire en bibliothèque, je participe aussi à masse critique de Babelio et au match littéraire lancé par price minister…aurais-je même le temps de lire un peu, beaucoup avec la reprise de mes études ?…tant pis, excès d’optimisme peut-être mais je me suis inscrite au challenge 1% de la rentrée littéraire
Je réalise que ma sélection est assez sombre alors si tu as des titres un peu plus légers, des auteurs dont l’humour fait mouche et que j’ai raté, j’attends tes conseils !
Et toi, la rentrée littéraire 2011 t’as donné des envies de lecture ?
50 Comments
Bonne journée
je regarde dans les magazines les sorties de livres, il y en a qui me font de l’oeil 🙂
Beaucoup de livres que tu présentes me tentent, grâce aux nombreuses opérations de partenariat (babelio et priceminister) je devrais en récolter quelques uns, restera, comme tu le dis, à trouver le temps de les lire !
http://www.linstinctdesthes.com/article-654-82292748.html
Bonne rentrée… littéraire aussi 😉
En ce moment, plongée dans « La couleur des sentiments », en anglais, s’il vous plaît!
J’ai aussi noté « Parties communes » de Camille Bordas et « La chambre à remonter le temps » de Benjamin Berton.
Merci !
Ensuite Sunset park, tres bon, triste, pas son meilleur, mais je n’ai pas ete decue et j’ai meme dit a mon homme que je voulais prendre ma retraite a Brookyn, NY — il a dit non, et le Douglas Kennedy, je suppose que c’est The moment, que j’ai aussi bien aime bien que ce ne soit pas une oeuvre de la litterature, etvcurieusement, D.Kennedy n’est pas un auteur trop poulaire aux US
et le dernier livre de Laura Kasischke, les revenants tu l’as lu? il parait qu’elle n’est pas connue du tout aux US alors qu’ici elle a très bonne presse
Autrement ma grande découverte littéraire de ces deux dernières années: « La conjuration des imbéciles », de John Kennedy Toole. Une jubilation, à chaque pages, je l’ai lu 2 fois et je recommencerai, car à chaque lecture on découvre de nouvelles finesses. Le personnage Rabelaisien Igniatius Reilly ne cesse de nous surprendre par la profondeur de son ignominie et en même temps un côté génial et, c’est sûr, complètement décalé. A côté et autour de lui, une brochette de personnages tous plus géniaux les uns que les autres, dont le roman entrecroise les destins d’une façon irrésistible. On les découvre et on les suit avec un plaisir fou. Ah! la femme du patron et sa planche à exercices! Quand au flic et à la punition que sa hiérarchie lui impose, comment l’oublier? Je ne raconterai pas l’histoire, il suffit de savoir que, partout où Ignatius met les pieds (lorsqu’il se décide à quitter sa chambre nauséabonde), il déclenche avec une mauvaise foi exaspérante mais sans le vouloir, une série d’évènements qui deviennent vite incontrôlables. Ces évènements, comme les personnages, se croisent et s’enchevêtrent avec une logique implacable et dans la folie la plus totale. Drôlatique! Tout cela magnifiquement écrit, dans un style très fluide.
Quel dommage, quel malheur vraiment que l’auteur du bouquin, persuadé d’être un écrivain raté, se soit suicidé à 30 ans… Combien de truculents romans nous aurait-il offerts?… Il faudra se contenter de celui-là, alors, ne le ratez pas!