C'est un beau roman

Tibi la Blanche : le portrait vibrant de 3 jeunes à Dakar

Lorsque j’ai ouvert Tibi la Blanche d’Hadrien Bels, je me suis demandée si j’allais retrouver l’énergie, l’enthousiasme, la verve de l’auteur tant aimés dans Cinq dans tes yeux ? Est ce qu’il allait aussi bien parler de Dakar que de Marseille ? (ses deux villes de cœur, d’après ce que j’ai pu lire).

La réponse est oui, cent fois oui ! J’y ai retrouvé ce vocabulaire de la rue, ce sens de l’observation et ce regard aiguisé sur ce qui entoure l’écrivain et son humour.

Je ne connais pas particulièrement Marseille (ou de manière assez superficielle probablement) mais j’y suis allée plusieurs fois. Je n’ai jamais mis les pieds à Dakar et je n’avais jamais lu de livre se passant au Sénégal. Alors à travers l’histoire de ces trois amis qui passent le bac, j’ai découvert ce qu’était l’ataya (le thé à la menthe à la sénégalaise), le Thiep (ou Tiep) composé de mérou, de riz, de sauce tomate et de légumes. J’ai été surprise de lire les Tic Tic (qu’on appelle méduses en France) sont un « must » pour jouer au football ou comme accessoire d’un look. Je sais aussi maintenant que Diola, Peule et Soninké sont des groupes ethniques de l’Afrique de l’Ouest et qu’il est à priori, peu probable qu’un Diola épouse un Soninké.

Tibi la Blanche

Tous les quartiers de Dakar se ressemblent, comme on rallonge la sauce d’un plat de la veille. La recette est la même. Mais certains ingrédients peuvent en transformer le goût : une usine pétrochimique, un hôpital, un marché, une gare, une voie rapide. Un même quartier peut être sucré et bien trop salé au sud.

La communauté soninkée est une armoire bien rangée : les nobles avec les nobles, les forgerons avec les forgerons, les esclaves avec les esclaves, les marabouts et les griots entre eux. Et c’est la cuisine des femmes de faire en sorte qu’il n’y ait pas de mélange. Elles s’occupent de marier leurs filles ou de choisir leurs garçons. Un plan pour chacun. Si il y a l’amour, tant mieux. Si y en a pas, on dit que « L’amour vient après ».

C’est à travers le portrait vibrant de trois jeunes, Tibi la blanche qui doit son surnom au fait qu’elle a toujours rêvé de partir vivre à Paris, Issa et Neurone, qu’Hadrien Bels nous parle de Dakar, de ses familles, de ses quartiers. Si leur culture est différente de la nôtre, leurs préoccupations sont universelles : quel chemin vont-ils choisir alors qu’ils deviennent adultes ? Vont-ils se glisser dans la voie voulue, tracée par les parents ou vont-ils oser s’opposer, rêver plus grand ou autrement ? Un gros coup de cœur pour moi !

Tibi la Blanche, Hadrien Bels, édition L’iconoclaste.

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