Si l’exposition actuelle du musée des Beaux Arts, Autoportraits : de Rembrandt au selfie, ne m’a apporté aucune réponse quand à l’explosion du selfie (est ce l’outil qui créé la tendance ou l’époque est elle particulièrement narcissique et « superficielle »?), elle m’a permis de découvrir presque 150 autoportraits d’artistes réalisés entre le 16° siècle et nos jours et qui couvrent plusieurs thèmes (le regard de l’artiste; l’artiste, un homme du monde, Dans l’atelier; Portraits de famille et d’amitié; Jeux de rôle; Le corps de l’artiste).
Outre la richesse des angles d’étude de l’autoportrait, les œuvres permettent de toucher du doigt la variété des techniques utilisées : pastel sec lié avec de l’argile avant l’invention du pastel gras très difficile à travailler et à fixer avec l’autoportrait de l’écossais David Martin; , utilisation à la fois du fusain, de l’aquarelle, de la pierre blanche et de la pierre noire avec Moriscot, gravure sur bois avec Erich Heckel, sculpture.
Simon Vouet, dans la première salle où tous les artistes se sont représentés en gros plan
Les amants dans la campagne de Gustave Courbet
Foujita, un artiste japonais installé à Paris, ce tableau montre la rencontre entre la tradition japonaise et le monde occidental, sa position en tailleur est très inhabituelle à l’époque
Cécile Walton, autoportrait à la maternité avec une perspective inhabituelle
Jacob Marrell, autoportrait dans le vase et présence de la fleur, musique ou fumée, symboles du caractère éphémère de la vie
autoportrait de Samuel Van Hoogstraten à travers ses objets personnels, ses textes, la récompense qu’il a reçue de l’empereur
La photographie est aussi présente dans cette exposition avec sept autoportraits de Wols qui s’amuse avec les expressions du visage, Mapplethorne qui joue à travers ses poses et ses vêtements au loubard, au démon ou sur l’ambiguïté homme-femme, Cindy Sherman qui critique dans ses autoportraits le modèle féminin imposé par la mode ou bien encore Andy Warhol qui montre comment l’accessoire devient significatif chez certaines personnes.
C’est peut être concernant le selfie que je suis restée le plus sur ma « faim » : seul est présenté le travail de l’artiste chinois Ai WeiWei qui a transformé le selfie en revendication politique.
J’ai visité une seconde fois Autoportraits avec mes enfants à qui on a distribué un livret vraiment très bien conçu (en plus l’expo est gratuite pour eux ) qui permet de découvrir l’exposition de manière ludique en mêlant :
– des explications sur les œuvres (intéressantes aussi pour les grands !)
-des questions et des jeux d’observation dont un »Où est non pas Charlie mais Rembrandt, des autoportraits de l’artiste étant présents dans plusieurs salles
-des activités à finir à la maison (comme réaliser un autoportrait à l’aide d’un miroir comme le faisaient les artistes avant l’invention de la photographie )
Si vous venez seul(e), je vous conseille de suivre une exposition commentée (ou avec un audioguide mais je n’ai pas testé cette option), on apprend mille et une choses qui rendent d’autant plus vivante cette exposition.
Autoportraits de Rembrandt au selfie
du 25 mars au 26 juin 2016
Musée des Beaux Arts
20 place des Terreaux
69002 Lyon
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