Souviens-toi fin 2005 l’Inserm publiait une expertise sur « les troubles de conduite chez l’enfant et l’adolescent » et préconisait le dépistage des troubles de conduite dès le plus jeune âge alors que dans le même temps un plan gouvernemental de prévention et de délinquance prônait une détection très précoce des « troubles comportementaux » chez l’enfant.
6 ans plus tard, l’idée de repérer les enfants « à risque » et « à haut risque » refait son apparition dans un dispositif d’évaluation en plusieurs volets présenté par le ministère de l’éducation nationale aux inspecteurs ces jours-ci. Bien entendu, tout est encore conjugué au conditionnel, bien entendu le dispositif se présente comme un outil de lutte contre l’échec scolaire précoce )
Au delà même du débat sur la prévention prédictive de la délinquance, c’est cette obsession de l’évaluation dès la maternelle qui me pose problème. Lors de la réunion de rentrée, la maitresse nous a alerté sur le fait que jamais les élèves de grande section n’avaient autant parlé du cp, de la lecture et de l’écriture comme si la pression scolaire les concernait déjà, comme si cette société toujours un peu plus « ou tu marches ou tu crèves » ils la sentaient intuitivement.
Tests en CE1, en CM2 et maintenant en maternelle, poussons l’absurde jusqu’au bout :
– surveillons les accros à la tétine dès le berceau, évaluons leur degré de dépendance future
– consignons les faits et gestes des enfants mordeurs et bagarreurs dans les carnets de liaison des crèches
– passons les bacs à sable, les squares, les petits bassins des piscines municipales sous vidéo surveillance
Et derrière ce besoin de classer les enfants en catégories (rien à signaler, à risque, haut risque) , n’y a t-il pas l’idée que tout est déjà joué à 5 ans ?
15 Comments
Je crois que l’essentiel c’est que l’enseignant apporte un regard positif sur l’élève quelquesoit ses difficultés… mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas…
C’est déjà difficile de ne pas rester dans une case quand on est adulte alors je n’imagine même pas cette pression appliquée dès le plus jeune âge à des tout petits avec l’idée qui leur est inculquée si jeune.
Aujourd’hui j’ai passé la journée avec les enfants pour une sortie scolaire. J’ai déjà repéré, un peu malgré moi (c’était surtout une « comparaison » par rapport à mon fils, voir comment il s’en sortait au milieu des autres, comment il évoluait dans le groupe) les enfants qui auront des difficultés. Le niveau entre certains est vraiment très inégal (langage, motricité, sociabilité…) (et là je me suis rendue compte que mon petit « ted » n’est pas si mal loti que ça) et je me dis que les enfoncer encore avec des évaluations…pfiou!
(finalement j’avais un commentaire 😉 )
si seulement ça pouvait être aussi simple….
moi je dis, pas besoin de les classer les mômes, si seulement les instits étaient un peu plus attentives à l’individualité de chaque gamin, on n’en serait pas là ! et de toute façon, attention ou classement, ça n’évitera pas la délinquance !! ça permet juste de faire croire au gouvernement qu’il fait qq chose !
lire et écrire, c’est son rêve !! alors c’est non stop et elle progresse à pas de géant !