Dans mon panthéon personnel, en très bonne place, se trouve Woody Allen. Certains diront qu’il fait trop de films, qu’ils sont inégaux, d’autres glosseront sur ses névroses, sa vie personnelle…n’empêche que pour moi c’est un génie, que j’adore son phrasé et son humour et que je ne rate aucun de ses films.
Ce week-end je suis donc allée voir Vicky Cristina Barcelona, l’histoire de deux touristes américaines passant l’été à Barcelone qui vont entretenir une relation avec un peintre charismatique. Les deux amies ont une vision diamétralement opposées de l’amour : Vicky est une jeune femme sur le point de se marier et qui cherche avant tout la stabilité, le confort d’une relation; Cristina est émotive et sexuellement affranchie, elle ne sait pas exactement ce qu’elle cherche mais sait ce qu’elle ne veut pas.
Et si nous, les femmes, nous voulions les deux? une relation solide, un homme en qui nous avons confiance mais en même temps le souhait d’être toujours amoureuse (et pas seulement aimer), de connaître le bouillonnement de toute passion amoureuse.
Si le film peut paraitre léger au premier abord, vantant les plaisirs de la vie (les scènes où les personnages mangent, boivent du bon vin et visitent des endroits magnifiques dans un pays où la devise semble être « carpe diem » donnent dans un premier temps cette tonalité au film), il ne s’agit pas vraiment d’une comédie. Aucun des personnages n’est véritablement heureux à la fin du film et l’équilibre précaire trouvé par le ménage à trois (le peintre, son ex-femme et Cristina) vole vite en éclats. N’y-a-t-il pas d’amour heureux comme dirait l’autre?
Amateurs de film d’action passez votre chemin. Ici la saveur se trouve principalement dans les dialogues et dans tous les questionnements lancés et laissés en suspens. Je suis sortie de là, avec l’envie d’un bon verre de Jurançon (eh eh) et avec une idée de l’amour balançant entre incertitude et désenchantement. Les scènes de baiser sont très belles (comme la mémorable scène sous la pluie dans Match Point), les actrices sont très agréables à regarder et pas insipides comme bien des actrices américaines et Javier Barden que je ne trouve pourtant pas beau dégage une sensualité incontestable.
La phrase du film « Seul l’amour non-fait peut être romantique ».
Je vous invite également à lire la critique de Babou moins enthousiaste que moi sur le film et d’aller faire un tour sur le site officiel en cliquant ici