Est ce que j’ai commencé à lire ce livre après avoir lu sur le bandeau « C’est le livre que je préfère au monde« , citation du chanteur Dominique A ? Oui même si cette pratique commerciale est parfois risible (Obama semble recommander des romans à tour de bras) et qu’on peut s’interroger sur les phrases mis en exergue (quel contexte ? la phrase est-elle en entière ?), la mention de Dominique A dont j’admire souvent la beauté des textes a eu pour mérite d’attirer mon attention sur ce best-seller, Gioconda, édité pour la première fois en version illustrée.
Gioconda inspirée d’une histoire vraie
C’est en lisant la postface que j’ai appris que l’histoire que je venais de lire est celle que l’auteur a vécu adolescent, que cet amour de jeunesse à Thessalonique en Grèce pendant l’occupation allemande (c’est fou de se dire qu’un pays relativement petit comme Allemagne occupait autant de territoires) avec Gioconda qui était juive, était le sien.
Pendant 30 ans, Nikos Kokantzis, n’a pas voulu en parler et puis en 1975, il a changé d’avis, peut-être pour que Gioconda, morte dans un camp de concentration, reste dans les mémoires à travers ce roman.

Gioconda est une histoire banale, celle de deux enfants qui vivent côte à côte, qui ont toujours senti un lien très fort entre eux et qui en grandissant, vont découvrir leur amour.
Gioconda est une histoire extra-ordinaire car nous sommes en temps de guerre, l’urgence à vivre n’a jamais été aussi forte, la beauté de leur relation est exacerbée par les circonstances. On sait aussi dès le départ que l’histoire finira mal et la scène de leurs adieux est déchirante.
J’avoue avoir été un peu surprise par l’écriture, nimbée d’une certaine naïveté, peut-être parce que l’auteur a voulu la raconter telle qu’il la ressentait adolescent et pas avec son regard d’adulte, peut-être parce qu’il la présente quasiment comme une fable.
Pas le livre que je préfère au monde mais un livre sur un amour où la ferveur se mélange à l’innocence, la sensualité à la tendresse.
Les illustrations sont d’Anne Defréville qui a illustré , entre autres, récemment Le lion de Joseph Kessel.
Gioconda, Nikos Kokantzis, éditions de l’aube.


