Je l’écris ou je l’écris pas ce billet sur Mapuche ? plus je laisse passer du temps entre le moment où j’ai fini un bouquin et celui où j’en parle et moins je sais ce que je dois en dire. J’ai toujours peur de trop raconter, à moins que vous soyez comme ma belle-mère qui n’est pas dérangée par le fait de connaitre déjà la fin ? moi si je sais comment cela se termine, je n’y vois plus aucun intérêt…je veux être une lectrice actrice qui essaie de recoller les pièces du puzzle, chercher les indices, qui n’arrive pas à lâcher le bouquin parce qu’elle veut connaitre la suite.
Je pourrais vous parler de l’auteur, Caryl Férey, découvert il y a quelques années déjà avec Zulu dont l’histoire se passe en Afrique du Sud. Ça m’avait beaucoup plu mais bizarrement je n’ai rien lu de lui depuis et ce, malgré le fait, qu’il est présent tous les ans à Quais du Polar à Lyon (festival autour du roman noir). J’aurais pu lire Haka qui se déroule en Nouvelle-Zélande mais j’ai attendu de gérer la page facebook de Zespri kiwifruit (oui parce qu’il y a beaucoup de kiwis en Nouvelle-Zélance…il y en a deux qui suivent ! )
Dans Mapuche, on retrouve le même « mélange » que dans Zulu entre intrigue policière et histoire mais cette fois on est en Argentine. J’ai du dormir à Science Po parce que j’ai appris plein de choses grâce à ce roman, les pages les plus noires de ce pays avec des similitudes très nettes avec les horreurs commises au Chili sous Pinochet. Je précise tout de suite que ce n’est jamais didactique, ennuyeux mais bien au contraire passionnant. Dictature, crimes impunis, tortures, bébés volés et donnés à des couples stériles sympathisants du régime, opposants ou supposés comme tels jetés des avions et toujours portés disparus par ces Mères de la Place de Mai, voilà pour la toile de fond.
Le roman est aussi une photographie de l’Argentine d’aujourd’hui ou plutôt de celle d’il y a 10 ans après la crise financière et j’ai tellement eu l’impression d’être dans les rues de Buenos Aires, dans les quartiers de la ville, de ressentir l’atmosphère de ce pays que je me suis demandée si Caryl Férey avait vécu là-bas et s’il s’est juste appuyé sur une solide documentation (Caryl si vous passez par là et si vous pouvez répondre à ma question…merci).
En quelques mots, j’ai vraiment aimé cette façon bien à lui de raconter une histoire sociale et politique sous forme de thriller. Désolée pour les fans de Mankell (j’en ai aimé quelques uns) mais je trouve Mapuche plus prenant, palpitant, plus vivant (et plus violent aussi c’est certain). J’ai oublié de vous dire que l’intrigue de Mapuche s’organise autour de la rencontre entre deux rescapés de la vie, Jana et Ruben, amenés à enquêter ensemble suite à un double meurtre. C’est un livre de rage mais d’amour aussi et c’est cette seconde composante qui évite l’asphyxie.
J’écris souvent la même chose à propos des thrillers mais j’ai eu vraiment du mal à le refermer le soir pour dormir, je me suis laissée embarquée, trompée par l’auteur et j’ai adoré ça !
Et vous, Caryl Férey vous connaissez ?
13 Comments
Pourtant je crois me souvenir avoir été un peu déçue du dernier lu mais elquel était ce??
Mais comme toi, je ne vois plus l’intérêt de lire quand je connais la fin ! Pareil pour les films ! Alors que ma soeur est tout l’opposé, elle demande la fin d’abord, elle lit les dernières pages avant de commencer le bouquin et pareil pour les films, si c’est un DVD elle regarde d’abord les dernières minutes ! :/
En ce moment, je lis « rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, que je dévore, depuis le temps que je voulais le lire, je ne suis pas déçue ….
Oui, il est superbe ce livre, et c’est marrant parce qu’elle parle d’un autre livre écrit par son oncle et sa tante (ou plutôt oncle et tante de sa mère) « deux et la folie » que j’avais lu quand j’étais au lycée, peu de temps après sa parution. Je ne connaissais pas le lien de parenté. J’avais beaucoup aimé aussi, même si c’était dur.