C'est un beau roman

Lorsque le livre paraît

Félicitations à ceux ou celles qui pigeront la référence de mon titre, c’est un véritable casse-tête de trouver un titre accrocheur pour parler de mes lectures et de mes critiques dans le cadre du jury du Prix des lectrices Elle.

A la dernière livraison du magazine, j’ai reçu 7 livres dont certains plutôt volumineux et j’avoue que plus l’échéance pour rendre ma copie approche, moins je fais ma fière (car bien entendu j’ai gardé le pavé pour la fin). J’ai quand réussi à lire :

1) Ma dolto de Sophie Chérier


Pas vraiment une biographie au sens traditionnel du terme, Ma Dolto mêle des anecdotes de la vie de Françoise Dolto, des comptes-rendus surprenants de patients de cette dernière et des réflexions de l’auteur quant à son expérience de maman.
Ma Dolto se lit comme un roman et donnera peut-être envie à certains de découvrir ou d’approfondir l’œuvre de la célèbre psychanalyste qui a aujourd’hui ses défenseurs et ses détracteurs.

2) Dope de Sara Gran

Joséphine, ex-toxico devenue détective, doit retrouver une jeune fille de bonne famille, Nadine, perdue dans les affres de la drogue et de la prostitution. Elle se retrouve, malgré elle, dans un milieu auquel elle avait tourné le dos et va se prendre son passé en pleine figure.
Sara Gran nous fait toucher du doigt la vie très dure des camés et l’ambiance, légèrement suranné, des bas-fonds new-yorkais après la seconde guerre mondiale sans que le décor ne fasse carton pâte. Joséphine, dont on découvre au fil du roman l’histoire, est particulièrement attachante. Dommage que certains personnages n’aient pas été plus creusés. L’intrigue est pleine de rebondissements sans être réellement haletante mais la vraie surprise arrive à la toute dernière page.

3) Comme une mère de Karine Kesset

Emilie est trop jeune pour avoir un enfant et décide d’accoucher sous x et d’abandonner sa petite fille Léa. Dans la salle d’accouchement d’à côté, Judith, la quarantaine, met naissance à un petit garçon qui décède dans les minutes qui suivent. Judith, qui a déjà perdu plusieurs bébés lors de précédentes grossesses, bascule alors dans la folie, et kidnappe la petite Léa. Le destin des deux mères est à jamais liée : à la reconstruction de l’une répondra la dépression de plus en plus sévère de l’autre. Karine Reysset met des mots justes, précis et émouvants sur le sentiment d’amour maternel. Elle aime ces deux femmes, abîmées par leur vie et nous apprend à les comprendre plutôt qu’à les juger. Si l’histoire est plus banale que ne le laissait supposer le début, l’auteur entretient notre inquiétude jusqu’àu bout de ce roman qui se lit très vite.

4) Elégie pour un américain

Siri Hustvedt prend la voie masculine d’Erik Davidsen, psychiatre new-yorkais d’une cinquantaine d’années, divorcé et sur les pas de son père décédé quelques mois plus tôt. Autour de lui, gravitent les destins de sa sœur Inga, de sa nièce Sonia, de sa voisine Miranda et de ses patients. Comme dans Tout ce que j’aimais, le roman est un entrelacs de situations, de lettres (les mémoires de son propre père mort en 2003) et de personnages, il mêle intrigue et érudition.

Les déambulations de l’auteur sont prétextes à explorer le thème du deuil, de la paternité, du désir, du sens caché, de l’identité. Si l’on suit sans déplaisir ce personnage dans ses errances, on se perd un peu parfois dans les mémoires d’un père porteur d’une histoire familiale lourde de secrets. Face à cette Amérique de l’après 11-septembre, paumée et blessée, on reste spectateur jusqu’à ce que l’émotion nous cueille dans les dernières pages du roman.

Edit 1 : Parmi les trois livres restants, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher à deux d’entre eux et je garde ma critique du dernier car je viens à peine d’en démarrer la lecture et pour le moment c’est un vrai coup de coeur.

La question du jour : quand lisez-vous?

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