C'est un beau roman

Lectures d’Avril : amour, humour et cinéma

Il y a des périodes sans et des périodes avec …..le mois d’Avril aura été plutôt riche en lectures : j’ai découvert un grand auteur, Jeffrey Eugenides dont je vais m’empresser de lire Middlesex, j’ai souri grâce à l’humour de Faïza Guène, j’ai jeté un coup d’oeil en coulisses avec la biographie de Dominique Besnehard avant de laisser Valérie Carton fredonner ses chabadabada.

Le roman du mariage

Voilà le genre de roman qui m’a donné envie de noter toute une série de phrases tant je les ai trouvées justes, le genre de livre qui fait paraitre tout livre qui suit plat, pas à la hauteur, le genre d’histoire dans laquelle j’ai plongé sans penser à rien d’autre. L’auteur adopte le point de vue de Madeleine, une étudiante qui tombe amoureuse de Leonard, jeune homme à l’enfance malheureuse et maniaco-dépressif alors que Mitchell (qui incarne la figure du gendre idéal) aime la jeune femme en secret. Le pitch de départ peut sembler mince et surtout pas très original, pourtant pendant 550 pages, je me suis accrochée à ces trois personnages, apprenant à mieux les connaitre et j’ai exploré avec bonheur toute la palette d’émotions et de sentiments que ressent ce trio amoureux. Analyse très fine de l’âme humaine et de la complexité de l’amour, le roman du mariage est un livre très riche, érudit et un bel hommage à la littérature. Un énorme coup de cœur pour moi !

Un homme ça ne pleure pas

lectures d'avril (2)

10 ans déjà que Faïza Guene a écrit ce livre qui l’avait fait connaitre Kiffe, kiffe demain. Si je vous dis qu’elle a gagné en maturité, avec Un homme ça ne pleure pas, ça sonne comme une phrase toute faite pourtant c’est le sentiment que j’ai eu en découvrant l’histoire de cette famille d’Algériens installée à Nice et racontée à travers les yeux d’un des enfants, Mourad Chennoun. Je crois que si j’avais eu une mère étouffante et brandissant dès qu’elle le peut, la culpabilité, face à ses proches comme la sienne, on se serait entretuées. Alors même si l’auteur n’est pas particulièrement tendre avec Doumia, l’une des filles qui fuit le domicile familial, le mariage arrangé et au passage pas mal de sa culture, je la comprends. J’ai plus de tendresse pour les hommes de la famille : ce père qui ne sait ni lire ni écrire et qui demande qu’on lui dise des textes en prenant une voix de journaliste; Mourad, le petit frère, devenu prof dans une banlieue parisienne qui observe son monde de loin, sans savoir où est sa place et quel est son héritage familial. C’est à la fois drôle et touchant, sans manichéisme ni jugement.

 

Casino d’hiver

lectures d'avril (3)

 Je ne savais pas grand chose de la vie de Dominique Besnehard si ce n’est qu’il a été agent de nombreuses actrices et acteurs et qu’il joue aussi de temps en temps, la dernière fois que je l’ai vu sur grand écran c’était dans le film Casse tête chinois. Dans Casino d’hiver, Dominique Besnehard raconte son enfance et sa jeunesse normandes marquées très tôt par une passion pour la culture et en particulier pour le cinéma et le théâtre avant de nous inviter à le suivre dans ses premières virées pour chercher des figurants pour des films. Il devient par la suite directeur de casting alors que le métier n’existe pas vraiment puis agent et finit par monter sa boîte de production. A travers son parcours, se dessinent des portraits de réalisateurs, d’acteurs et d’actrices : Pialat, Nathalie Baye, Marlène Jobert, Sophie Marceau, Patrick Dewaere, Béatrice Dalle et beaucoup d’autres. Il est moins pudique sur les amours des stars que sur les siens qu’il écrit entre les lignes, il égratigne quelques figures connues (vous aimeriez bien savoir qui n’est ce pas ?) mais on sent un véritable amour et attachement pour toutes les personnes avec qui ils travaillent, leurs relations dépassant largement le cadre professionnel dans la plupart des cas. Dans un dernier chapitre, Dominique Besnehard revient sur son amitié avec Ségolène Royal qu’il a accompagné lors de la campagne présidentielle de 2007, amitié qui a tourné au vinaigre. Ce n’est bien-sûr qu’une version de l’histoire qui est donnée dans ce livre mais elle est loin de rendre sympathique cette femme politique.

Si vous aimez le cinéma et que vous avez envie de vivre un peu par procuration avec ceux qui vous étonnent, vous émerveillent, vous agacent, vous font frissonner ou rêver sur les écrans alors ce livre devrait vous plaire.

 

La blancheur qu’on croyait éternelle

lecture d'avril (4)

 J’ai été attirée par le titre de ce roman, ayant en permanence en jude-box dans la tête et par la photo aussi évoquant le film Une homme et une femme de Claude Lelouch (pas encore vu mais au programme de mes prochaines sessions DVD). J’avais lu en plus sur la 4ème de couverture que Madeleine, l’une des protagonistes, était chocolatière. Si le postulat de départ est assez séduisant : on cherche parfois un amour qui est juste sous ses yeux, La blancheur qu’on croyait éternelle est ce genre de livre où tout est si bien arrangé que l’on n’arrive pas à oublier qu’on est en train de lire un roman. C’est un peu comme si on restait sur le pas de la porte d’un appartement : l’intérieur est agréable, il ne manque pas d’idées mais il manque le petit plus qui empêche de franchir le seuil et donne envie d’entrer. A la fin du roman, on retrouve la bande son qui rythme le livre (quelques chansons de Vincent Delerm et de JJG qui me rendent l’auteur forcément sympathique) et qui se glisse dans l’histoire avec plus ou moins de discrétion. J’ai lu ce livre en une soirée, je ne me suis pas endormie, il ne m’est pas tombé des mains et j’avais assez envie de savoir si ces deux êtres un peu inadaptés dans lesquels les gens qui doutent pourront se reconnaitre, allaient finir par se trouver.

citation lecture

11 Comments

  1. A part celui sur Dominique Beshenard, tu as réussi à piquer ma curiosité avec les 3 autres!

  2. J’ai préparé mon bilan du mois, il faut que j’aille sur le gros ordi pour le poster… j’ai vu Faïza Guène dans une émission littéraire et je sais que je lirai ce livre très bientôt. Quant à Besnehard je l’ai écouté à la radio, je pense que cela me suffira mais l’entendre parler de son parcours m’a bien plu sur l’instant. Quant aux deux autres je ne suis pas attirée mais pourquoi pas un de ces jours… qui sait ! « La blancheur qu’on croyait éternelle » pour moi c’est Souchon 🙂 🙂 Bonnes lectures à venir Choco, des bises.

  3. Merci ça donne envie !!!! je partage mes dernières lectures :
    – L’arbre aux secrets de Santa Mantefiore (belle histoire d’amour mais on ne se lasse pas)
    – En finir avec Eddy Bellegueule – en cours, mais je valide
    – La ballade de Lila K de Blandine le Callet : j’avais adoré Une pièce montée du même auteur. Là un peu bizarre, car dans une autre époque 2100, mais pas mal !
    – L’analphabète qui savait compter de Jonnas Jonnasson (après « Le vieux qui ne voulait pas…) : dans la même veine… je dirai un peu redite du premier dans le style, quelques fourrires… mais j’ai moins aimé, car peut être trop de choses abracadabrantesques… j’avais laissé faire dans le 1er mais bon, moins là !

    Si j’ai d’autre idées je partagerai volontiers ! J’adore avoir des idées alors MERCI !
    Marie

    • je note au moins les deux premiers (beaucoup aimé aussi Une pièce montée), merci pour le partage !

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