Quand j’ai appris la nouvelle en fin de matinée, cela m’a semblé tellement absurde que c’en était irréel. On ne tue pas pour des dessins. Des armes contre des crayons ? absurde. Je venais de poster sur Instagram une photo de cowboy, fusil à la main, réclamant du nougat ou la vie. Plutôt malvenu avouons-le mais je ne me doutais pas à ce moment là, qu’en 2015, on pouvait laisser sa vie pour avoir osé se moquer de la religion ou travailler dans un journal défendant la liberté d’expression.
J’ai vécu le reste de la journée comme abasourdie. Moi qui ne regarde jamais les infos à la télé parce qu’au delà de l’exposé de faits, il manque la plupart du temps une analyse ou un essai d’explication, je suis restée, hébétée, devant les mêmes images passés en boucle imaginant ces hommes et ces femmes, venus travailler ce matin du 7 janvier et qui ne rentreront jamais chez eux.
Les enfants étaient là alors j’ai essayé de leur expliquer le terrorisme, l’obscurantisme, le rôle de la presse avec leurs mots à eux.
Mon fil Twitter, mon compte Instagram montraient les rassemblements un peu partout en France et le fameux #jesuischarlie. J’ai écouté Philippe Val, sur France Inter, racontait qu’il avait perdu tous ses amis et j’ai chialé devant mon écran.
J’étais infoutue d’écrire quoique ce soit et encore moins de publier un billet qui aurait parlé d’autre chose. Je me suis couchée, après avoir lu les mots de Corbier sur Cabu et repensé aux années Dorothée, après avoir vu tous ces dessins en forme d’hommage mais toujours frappée du même sentiment d’irréalité, d’incrédibilité …la haine avait gagné face à la dérision, l’obscurantisme face à l’esprit critique.
Crédit photo : Charb / Charlie Hebo
10 Comments
http://www.lepetitquotidien.fr/ et http://www.monquotidien.fr/
Charb avait notamment fait 10 000 dessins pour Mon Quotidien.
Parce qu’autant les évènements ont été violents pour nous, adultes, autant pour les enfants ça peut devenir traumatisant, avec tout ce qui se dit, se montre, même en dehors de la maison… Et il me semble que tes enfants, sont pile poil dans l’âge ciblé.