La dernière séance

Shadow dancer : un thriller haletant

J’avais envie d’aller au cinéma pour frisonner, attendre le générique de la fin pour connaitre le dénouement sans me douter de rien avant et depuis Closers, j’avais un petit faible pour le côté classe de Clive Owens (pourtant en compétition dans ce film avec Jude Law), voilà comment j’ai décidé d’aller voir Shadow dancer parmi les films qui sont sortis cette semaine. Comme je suis une flipette (je n’ai pas pu regarder Les revenants, je sursautais dès que j’entendais un bruit le soir après les premiers épisodes), je craignais juste de passer une partie de la séance le visage derrière les mains (avec quand même un petit écart entre deux phalanges pour voir sans trop voir).

 Presque dès le début du film, j’ai compris que j’allais être servie côté tension puisque la caméra suit Collette, terroriste au service de l’IRA, dans le métro avec longs plans sur son sac pour suggérer qu’il contient autre chose qu’un tube de rouge à lèvres et un agenda. La nervosité de la jeune femme est contagieuse et jusqu’au bout, j’étais aussi crispée qu’elle sur mon fauteuil.

Rattrapée par la police et en particulier par Mac, agent secret du MI5 (service de renseignement britannique) , Collette est confrontée à un choix terrible : si elle veut éviter une peine de prison de 25 ans qui la séparerait de son fils, elle doit accepter de devenir une indic et trahir les siens (en particulier ses frères engagés dans la lutte armée).

Collette retourne parmi les siens et le suspense ne fait que gagner en intensité. C’est en grande partie sur les épaules de la comédienne, Andréa Riseborough que le film repose : son jeu d’une retenue remarquable traduit à la fois le lourd poids de son passé, le courage dont elle doit s’armer, cette énergie plus forte que la peur.

Face à elle, Mac (Clive Owen) ne correspond pas forcément à l’archétype des agents secrets. Il semble un pion pour sa hiérarchie plutôt qu’un héros et il est lui même en proie au pire dilemme alors que son attirance pour Colette grandit (sans que l’on tombe jamais dans l’histoire d’amour, ce qui aurait été pour le coup très attendu) : obéir ou la sauver. Gillian Anderson dans le rôle de sa supérieure froide et manipulatrice est parfaite.

Soupçonnée par un des activistes d’être une taupe, obligée de participer aux opérations de l’IRA aux côtés de ses frères mais aussi de respecter ses obligations envers le service de sécurité anglais, Collette est piégée et j’ai eu la sensation que le filet se resserrait de plus en plus sur moi.

La force du film tient dans l’ambiguïté des personnages et dans un suspense habilement mené jusqu’au twist final. Bien plus qu’un film d’espionnage, Shadow dancer est une plongée , dans une famille détruite par des années de conflit dans une Irlande dévastée et divisée. Un thriller politique à ne pas manquer !

10 Comments

  1. ah.. Clive!!! je l’ai vu l’autre jour à la télé il faisait la promo de ce film justement et je l’ai trouvé tellement classe, tellement… britannique que je me suis dit qu’il ferait aussi peut etre un excellent James Bond non?

  2. Ce film me tente vraiment bien. J’ai beaucoup de films à aller voir en ce moment et je vais mettre celui-ci sur ma liste et j’irais le voir après être allé savourer Ryan Gosling dans Gangster Squad 🙂

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