Ah si tu savais depuis combien de temps je veux l’écrire ce billet. Je le retourne dans ma tête dans tous les sens mais tout est embrouillé et puis je crois que je ne suis pas très fière de moi dans le fond. Je me demande aussi s’il n’y a pas une contradiction énorme entre mon obsession du poids et ma passion pour tout ce qui touche de près et de loin à la gastronomie (en même temps des chefs sveltes ça existe, non? )
On m’a proposé il y a quelques mois de tester gratuitement pendant 3 mois la méthode en ligne du docteur Zermati, Line coaching. Les régimes j’en ai suivi un certain nombre depuis que je suis ado. Ça marche plus ou moins bien (et plutôt beaucoup moins bien en vieillissant), parfois je m’affame, parfois je mange à ma faim, souvent je n’ai plus aucune vie sociale. Ça signifie aussi que j’arrête de préparer des desserts, alors que j’adore ça. Des kilos, j’en ai perdu beaucoup et j’ai malheureusement tout repris, avec un bonus. Le yoyo je suis championne.
Ce que je reproche à tous ces régimes, y compris Weight Watchers, est que je passe mon temps à peser ou à compter des points, je mange des choses peu caloriques mais sans plaisir. La frustration grandit, mon humeur s’assombrit, ce qui explique qu’un jour ou l’autre, plus ou moins lointain, je craque.
La méthode Zermati j’en avais entendu parler avant Line Coaching, je m’étais renseignée dessus et je trouvais intéressant cette approche globale qui prend en compte le comportement car dans mon cas en tous cas, au delà de règles diététiques, c’est mon rapport à la nourriture qui est au cœur du problème.
Du coup, quand j’ai commencé à remplir mon carnet alimentaire, étape indispensable dans la méthode, je n’ai pas eu de grandes surprises. Je mange très souvent en faisant autre chose : vite le midi et devant l’écran, vite le soir et en étant sollicitée sans cesse par les enfants. Dans ces conditions, je savoure rarement, et je suis bien en peine de reconnaitre la fameuse sensation de satiété (d’autant plus que je mange beaucoup trop vite). Il m’arrive aussi très régulièrement de manger alors que je n’ai pas nécessairement faim : par pure gourmandise ou par « pulsion » pour affronter une émotion (plutôt négative). J’ai l’impression que je passe mon temps à craquer, que je devrais avoir la volonté de dire non, de me restreindre. L’autre moitié du temps je culpabilise, je m’en veux, je me trouve nulle, j’envie les minces, celles qui ont l’appétit coupé quand elles sont stressées ou contrariées alors que moi je gonfle.
J’ai aussi commencé à suivre une petite série d’exercices..à peine 15 minutes par jour et rien de sorcier. Je m’y suis tenue tant que j’étais à la maison car j’arrivais à trouver un créneau facilement dans la journée (je suis même passée sans souci à 30 minutes) et puis dès que j’ai du bosser en dehors de chez moi, je n’ai plus trouvé le temps. Quand j’ai lu le billet d’une copine blogueuse au corps de déesse qui préconise 3 séances d’une heure et demie par semaine pour retrouver un ventre plat, je me suis dit que les enfants c’était la double peine. Non seulement tu perds ta silhouette d’autan mais en plus tu as peu de chance de la récupérer …parce qu’honnêtement tu en connais beaucoup des mères de deux jeunes enfants qui ont autant de temps pour elle ? Les esprits les plus retors pourront me rétorquer : tu trouves bien toutes ces heures pour ton blog. C’est tout à fait vrai mais j’écris à partir de 21h le soir, une fois que les enfants sont couchés, que j’ai bouclé ma seconde journée et franchement à 21h je n’ai ni l’énergie ni l’envie d’une séance d’une heure et demie de sport. Conclusion : je suis convaincue que sans sport, mon corps restera mou comme du chamallow, que j’aurais honte de me mettre en maillot, en jupe, en robe (parfois j’ai l’impression de m’habiller comme une amish) mais il faut que je trouve quelque chose qui me plait (sinon je vais abandonner très vite), qui est peu couteux vu mon budget (je lorgne sur la zumba mais c’est forcément en club et plutôt hors de prix) et facilement intégrable dans un emploi du temps de working mum (à priori le plus facile serait sur l’heure de déjeuner).
Enfin tout ça pour dire que même ce petit effort de 15 minutes par jour, je n’en ai pas été capable sur la durée.
Et pour le reste? j’étais sensée me connecter chaque jour pour avancer ma progression, suivre des séances de respiration pour, j’imagine, être capable de gérer mes émotions autrement que par la nourriture mais les jours ont défilé et j’ai espacé mes visites…faute de temps.
Vu comme ça, on pourrait croire que je manque totalement de motivation. Pourtant mon poids a toujours été un point sensible. Il y a des filles rondes qui s’aiment et s’acceptent. Chouette pour elles, je suis même sûre qu’elles ont raison mais moi rien à faire je me sens mieux quand je suis plus légère, quand je me vois en photo à côté de ma sœur j’ai l’impression de Laurel et Hardy.
La fin des trois mois est arrivée et je me suis écriée déjà ! (depuis septembre dernier, de toute façon j’ai l’impression d’être à bord d’une navette spatiale et j’en viens presque à rêver de ne rien faire pendant plusieurs jours, ce qui n’est pas réellement ma nature). Je ne sais toujours pas si on peut être mince si on n’est pas fana de légumes ET bec sucré si tenté qu’on écoute sa faim ou si c’est un doux rêve. Je ne sais toujours pas comment éviter les grignotages et si avec Zermati, la gourmandise existe toujours ou pas (à priori si on mange juste quand on a faim, je pourrais me balader dans les allées du salon du chocolat sans avoir envie de goûter à rien).
Peut-être que la solution virtuelle n’est pas la bonne pour moi et que j’ai besoin d’un diététicien comportementaliste qui me coache…mais on en revient aux questions de temps et d’argent.
Même si j’ai été une très mauvaise élève, la méthode Line Coaching m’a paru très complète : vidéos, exercices, carnets, outils, forums (et la possibilité aussi de prendre rendez vous par téléphone avec un médecin pour un suivi plus personnalisé et pour poser des questions) et je sais qu’elle a été efficace auprès d’autres personnes. Elle nécessite de s’accorder du temps pour soi et peut-être qu’il suffit d’être un peu plus souvent à la maison que je ne l’étais.
Et toi, tu aimes les légumes verts, tu cours et va à la piscine et tu es calée après ton entrée ? tu t’acceptes comme tu es ? ou tu hais ta balance?
crédit photo : weheartit.com
30 Comments
Pour faire attention à mon poids, j’essaie de manger beaucoup de légumes verts et surtout de faire 1km à la piscine au moins une fois par semaine.
Ca m’aide à m’accepter justement! 🙂
Bon il faudrait plus que quelques lignes pour te décrire mon rapport chaotique avec la nourriture depuis des années, mais je suis capable de reconnaître des évènements de ma vie qui ont créés des failles. Des failles qui par ex depuis le décès de mon papa m’ont fait replonger dans la compensation déraisonnable sachant que c’est pile la mauvaise période où les kilos s’accumulent à vue d’oeil. Passer de l’hypercontrôle au lâchage incontrôlable, jamais à l’aise…
Zermati je l’ai découvert parce que tout le monde en parlait mais en fait j’appliquais le principe de moi même, d’instinct, et d’expérience on peut tout à fait se faire plaisir, manger ce qu’on aime sans que cela nous nuise au contraire, encore faut-il trouver l’équilibre, ce qui joue énormément en ce qui me concerne c’est mon cerveau et mes angoisses. Ce qui est nuisible c’est certain, ce sont les régimes, ils n’ont pas de sens (autre que d’enrichir bon nombres de personnes!) et provoquent plus de dégâts qu’autre chose…
Cela n’a rien à voir avec un quelconque manque de volonté, c’est bien autre chose de tellement plus complexe…
je me reconnais bien en lisant tes lignes : de l’hypercontrôle au lâchage incontrôlable même si je n’ai vécu aucun événement dramatique comme le tien…c’est plus global, une façon de « se remplir » quand je me sens dans le vide ou que je n’arrive pas à gérer du stress, de l’anxiété…
Mes essais de sport ont été infructueux jusqu’à présent vu que je me suis fait une déchirure musculaire mais j’ai bon espoir d’en faire pendant mes vacances là tout de suite….C’est sûr que ce n’est pas évident de tout concilier: il faut prioriser!tu connais la réponse aux questions que tu poses en ce qui me concerne….J’évite souvent ma balance en me disant que si je ne sais pas…..C’est la cata quoi….
Moi je suis peu courageuse. Je sais bien pourquoi j’ai plein de kilos en trop (grignotage, goût du sucré), je ne connais et n’écoute pas ma satieté.
Bref, j’ai déjà repris le sport depuis une semaine et petit à petit j’espère bien écouter mieux mon corps… Mais là j’ai atteint un point jamais égalé, je ne me supporte plus, y compris en jupe. La seocnde grossesse a anéanti mes formes. J’ai du boulot.
Je vais reprendre le jogging tout doucement, c’est le plus facile pour une working mum
Le seul régime qui marche à peu près chez moi c’est le régime protéiné, d’ailleurs là si j’avais un peu de courage je m’y mettrais. Ca a été super efficace après mes grossesses, mais là tout comme toi entre le boulot, les enfants, et le manque de temps / motivation…
Des fois, je refais 1 ou 2 semaines, à défaut de me faire perdre rééllement du poids, ça fait bien dégonfler, j’ai l’impression de perdre 1 ou 2 tailles…
Côté sport, j’ai été très sportive mais là y’a du laisser aller, je me suis mise à la course à pied mais pas couru depuis 3 semaines.
Bon allez, je m’y remets après les vacances, en principe je fais un footing à la pause déjeuner sur les berges du Rhône si ça te dit ??? 🙂
la course c’est le sport le plus économique mais j’étais du genre à avoir un point de côté au bout de 5 min en endurance au collège et je suis pas sûre que les choses aient beaucoup évolué )
J’arrivai à faire des exercices un peu tous les jours et je m’étais même remise à courir, mais voilà entre temps on a récupéré la maison avec toutes les malfacons (tant qu’à faire), la colère et la haine n’ont jamais été aussi grands, le burn-out d’octobre dernier est toujours là et devient de plus en plus important.
Je suis comme toi.
Si je t’assure il y a des mères qui arrivent à faire du sport dans la journée, mais elles n’ont pas toutes ces charges à supporter, soit parce qu’elle ont un compagnon qui les aident voire qui en font plus qu’elles, soit parce qu’elles n’ont pas la même vision des gosses que nous, en tout cas que moi, un exemple ça ne les gêne pas du tout de les laisser tôt le matin à la halte-garderie jusque tard le soir la semaine et le we chez les grands-parents, si si ça existe. Moi j’essaye de passer beaucoup de temps avec eux même si ils m’épuisent, mais je ne les ai pas conçu pour m’en débarrasser surtout quand ils ont 3 et 4 ans 1/2 comme les miens.
Alors courage
Je comprend ton point de vue car il faut du temps à consacrer à LC et à se consacrer, ça requiert une discipline et je vois bien dans les forums, que je ne visitent pratiquement plus faute de temps, qu’il y a des hauts et des bas, j’avais déjà lu le livre du dr Zermati avant et j’avais perdu qq kilos. Le plus dur c’est d’arriver à mettre à la poubelle toutes les idées qu’on nous a dicté : 5 repas par jour, ne pas manger, ne pas manger ça, faire si mais surtout pas ça, etc
Aujourd’hui j’essaye de plus m’écouter même si des fois je craque à cause d’une émotion négative ou stress plus simplement. Mais je craque sur quelque chose que j’ai envie plutôt que de manger un fruit puis finalement je mangerai ce que je voulais au départ donc encore plus de calories ingurgitées.
Je me suis rendu compte qu’au cours du repas si je veux encore avoir faim au dessert, il fallait que je réduise mes plats précédents ou sinon je ne fais pas de dessert pour le manger au gouter et je t’avoue des fois c’est très dur de se dire non tu n’as plus faim, tu le mangeras tout à l’heure alors que tu en as trop envie.
Bonne journée
Pas envie de prendre les kilos perdus, donc attention bien sur, mais pas au point de compter tout ce que je mange !
Sympa l’article !
Pour l’instant je teste le régime indice glycémique bas, et c’est pas trop mal. Mais reconnaître ma satiété, pas moyen…
Je ne veux plus entendre parler de régime, car j’ai fait comme toi le yoyo pendant de nombreuses années, et les kilos perdus reviennent toujours, souvent très vite, et forcément avec des copains à eux, et tu te retrouves avec le double à reperdre ….
Quand ça va à peu près, j’arrive à me restreindre, mais j’ai tout le temps faim … Et c’est dur de ne pas craquer … alors je culpabilise quand je me vois gonfler !
Non je ne m’accepte pas trop comme je suis … mais bon … avce le temps …
Et je HAIS les balances ! Je n’en ai pas, je ne veux pas savoir, je le vois bien quand je gonfle (souvent) ou quand je dégonfle (youpi mais c’est plus rare).
Moi nn plus je ne m’aime pas avec mes kilos en trop.
j’arrive pas a me supporter dans un miroir ni en photos.
Je suis pas sportive ça aide pas , mais le sport et moi ça a toujours fait 2.