Dans ma vie professionnelle d’avant, parfois on venait me voir en me demandant quelque chose de drôle à lire (non je n’étais pas libraire) et un des noms auxquels je pensais immédiatement était celui de David Foenkinos. Après le potentiel érotique de ma femme, j’ai lu tous ses livres avec une préférence pour Nos séparations et La délicatesse.
Les Souvenirs s’ouvre sur l’enterrement du grand-père de l’auteur et en quelques pages, on comprend que le ton sera beaucoup plus mélancolique qu’habituellement, même si l’humour bien particulier de David Foenkinos perce toujours. L’écrivain nous entraîne dans les souvenirs de ses grands parents et parents. Leur histoire a beau être singulière, il arrive à lui donner ce je ne sais quoi d’universel qui a résonné en moi.
Au delà du romanesque, Les souvenirs est une réflexion sur la vieillesse et les maisons de retraite, un regard sans concession sur l’amour conjugal. Ce livre dit aussi la difficulté de comprendre ses parents, la complexité parfois de l’amour parental. L’écrivain est passé par des étapes que j’ai connues il y a peu de temps mais je ne peux guère en dire plus sans dévoiler l’intrigue.
Page après page, j’ai retrouvé la sensibilité de Foenkinos, son sens de la formule poétique, sa capacité à trouver des phrases si justes qu’on se dit qu’on a pensé exactement la même chose un jour mais qu’on n’a jamais su l’exprimer aussi bien.
J’ai aimé l’idée qu’on se trompe souvent sur les gens et que l’on ne devrait jamais émettre le moindre avis sur une personne avant de l’avoir côtoyé au moins six mois. Finalement que savons nous même de nos proches ? de la jeunesse de mes grands-parents, j’ignore presque tout, de leur rencontre, de leurs rêves et de leurs déceptions je n’ai aucun détail. Pourquoi n’ai-je jamais pris le temps de mieux les connaitre? Pourquoi suis-je passée à côté de ceux qui sont partis aujourd’hui?
J’ai aimé aussi son regard sur les vieilles personnes qui n’enjolive rien, qui n’est jamais sirupeux sous prétexte qu’elles sont âgées. Encore faut il se rappeler que ces vieux sont des gens qui ont eu des vies, qui ont eu notre âge un jour. Une évidence? pas si certain.
Les souvenirs m’a tourneboulé, a fait remonter plein de questions à la surface …j’ai souri parfois, j’ai ravalé mes larmes souvent, tout ce que j’attends d’un roman en somme.
Et toi, la vie de tes grands parents, de tes parents avant qu’ils soient parents tu la connais bien?
(Challenge 1% de la rentrée littéraire)
26 Comments
Je connais très mal l’histoire de mes proches mais, me concernant, je me suis déjà heurtée à des « c’est le passé, il n’y a rien à dire » ou des « je n’ai pas imaginé vivre ailleurs, je n’ai pas le choix » si éloquents qu’ils me font mal et laissent planer de sacrés doutes au dessus de la maison familiale !
Tout livre qui peut faire avancer ma réflexion m’attire donc 😉
Celle avec qui je suis la plus proche s’est livrée avec beaucoup de sincérité, tandis que l’autre n’a dit que ce qu’elle voulait bien dire. Quand les gens ne veulent pas parler, on ne peut malheureusement pas les forcer… Dommage!
d’accord avec ta conclusion )
J’ai vu récemment la (très jolie) affiche de l’adaptation de « La Délicatesse » avec Audrey Tautou, il me semble que ça doit sortir en décembre ??
Mais mon père aimaient bien évoquer son vécu de la 2ème guerre mondiale (il était enfant), l’expulsion dans le Limousin, une enfance malgré tout heureuse, le retour en Moselle, etc.
Pour ce qui est de la vie de mes parents et grand-parents, je pense bien la connaître parce que je suis une grande curieuse et que depuis toujours, j’ai beaucoup posé de questions (auxquelles ils ont répondu).
Et touchée,au point d’avoir envie de pleurer!
Merci pour ce bon conseil de lecture,
Bises.