Contrairement à ce que mon chat pourrait laisser croire, Le journal de ma disparition n’est pas un polar sur lequel je me suis endormie. J’aurais bien aimé publier une photo parfaite comme on en voit sur certains comptes instagram littéraires : décor particulièrement cosy, chat obéissant (et peut-être des heures de patience pour un moment supposé sur le vif) mais ma vie n’est pas parfaite.
Le journal de ma disparition de Camilla Grebe n’est pas vraiment la suite d‘Un cri sous la glace dans la mesure où l’énigme avait été résolue mais on retrouve dans ce polar Hanne la profileuse et l’inspecteur Peter Lindgre.
L’intrigue s’ouvre sur un flashback quand 8 ans auparavant, Malin alors adolescente, lors d’une soirée avec des amis dans la forêt d’Omberg, une ville suédoise isolée, découvre une fillette enterrée.
Devenue flic, Malin mène l’enquête auprès de Hanne et de Peter. Ce dernier disparait du jour au lendemain, Hanne est retrouvée pieds nus et hagarde dans la forêt, une nouvelle victime est découverte. Et si tout était lié ?
Le reproche qui me vient à l’esprit régulièrement lorsque je lis des polars est la pauvreté du style (en particulier avec les fameux page turner). Or Camilla Crebe a non seulement une plume vive et habile mais elle soigne particulièrement la construction de son livre, alternant les points de vue selon les chapitres et mêlant différentes intrigues.
chat absolument pas coopératif
Le journal de ma disparition est aussi le tableau d’une ville frappée par la crise économique et le chômage. Il aborde la question oh combien actuelle des migrants, perçus très vite comme un danger et nourissant la peur, les conflits, la xénophobie.
» Tu aurais pu être celle qui fuit la guerre et la famine » dit Andréas à Malin « C’est ce message simple mais essentiel que je veux transmettre à travers mon roman » Camilla Grebe
Le journal de ma disparition ne se contente pas de multiplier les rebondissements jusqu’au twist final (que je n’avais pas vu venir et c’est toujours un plaisir de lecteur de se faire balader par un auteur). Il met en scène deux personnages singuliers et attachants, suggérant la difficulté d’être différents dans une société normative.
N’est ce pas le propre des idées noires ? Elles ne se voient pas de l’extérieur, elles n’existent qu’en nous, dans ce cagibi obscur, fermé par une lourde porte, qui peut contenir à la fois des pulsions suicidaires et le mal qui me ronge. Ce doit être là que mon père a rangé le souvenir de ma mère.
Camilla Grebe sera présente à Quais du Polar à Lyon le week-end prochain
8 Comments
(je note aussi sur ces photos la présence d’un chat bien malheureux…)
Pas besoin d’avoir lu l’autre livre pour lire celui-ci ?
Je ne sais pas si mes chats seront plus coopératifs pour les photos 😀
j’attends de voir tes chats avec des livres : ))
et c’est son personnage qui parle, pas elle 🙂 (ma belle mère a 70 ans, elle n’est pas du tout une vieille croulante )..