Cette année, il n’y a pas eu de cadeau de fête des mères dans la classe de mon fils, ni de chanson, ni de poème. L’un de ses camarades a perdu peu de temps avant juin, sa maman de manière soudaine. Depuis j’ai croisé le papa, 10 kilos en moins, l’air fragile. Depuis j’ai pensé à ses 3 enfants, orphelins de mère si jeunes .
J’ai demandé à mon fils si son copain allait bien mais pour lui la mort n’a pas un caractère définitif, il pense qu’on s’en relève comme dans un dessin animé de Tom & Jerry.
Et puis j’attendais qu’un bureau de poste ouvre dans mon quartier quand le papa en question est arrivé et a commencé à me parler. Jamais je n’aurais osé l’enchaîner à ce sujet mais il a abordé tout de go le sujet les yeux brillants, la voix chevrotante. J’en menais pas large.
Je le pensais entouré, j’ai compris qu’il était assez seul dans cette épreuve. Une tante pour l’aider un peu, une soeur pas très loin mais qui » a sa vie » m’a-t-il dit, des souvenirs qui remontent sans cesse sans qu’il les convoque. Je lui ai proposé de l’aider,garder ses enfants pendant une course tout en sachant qu’il n’osera probablement pas et qu’eux mêmes ne me connaissent pas.
La vie continue je sais et peut-être qu’avec ce quotidien à assumer, il n’a le choix que celui de garder la tête hors de l’eau mais quelle brutalité. Qui s’occupe de lui ? qui prend soin de lui ?
Je ne dis pas qu’à la campagne les solidarités seraient plus grandes. Ce que j’ai toujours apprécié dans les grandes villes c’est justement cet anonymat qui protège du quand dira-t-on. Ici chacun mène sa vie comme bon lui semble, sans que cela ragote à tout va. J’ai vu combien les choses étaient différentes dans une petite ville lors de la séparation de mes parents, comme si tout le monde jubilait du malheur de son voisin..enfin quelque chose à raconter à table.
N’empêche que cette solitude, elle m’a sauté à la figure…
28 Comments
Ici c’est petite ville; l’entre-deux et j’espère que je ne rêve pas l’entraide.
Pas évidentes ces histoires de soutien…
Zut!!! si je pouvais mettre à la queue leu leu toutes les injures du monde pour pester tant cette souffrance que j imagine me révolte! la vie peut être si belle mais parfois si injuste!si cruelle!
Rien qu’en lui proposant ton aide, je pense que tu l’as déjà un peu aidé.lui.. c’est important les mots de soutien ou de réconfort !
J’espere que tu pourras un peu l’aidée a ton niveau, deja tu as ete la pour l’ecouté au moment ou il avait vraimant besoin de parlé .
On n’est pas dans desperate housewives où les voisins apportent des repas tout prêts pour aider, réconforter… Chacun retourne vite à sa vie.
Je vois ce loulou, 3 ans après, qui a du mal, qui respire la tristesse, un papa qui en bave pour tout gérer. Et je me sens impuissante face à ces choses.
C’est moche parfois la vie.
Tu as bien fait de lui proposer ton aide, même s’il n’osera pas te demander quoi que ce soit mais bon ça fait toujours un soutien.
J’espère que ce Monsieur s’en sortira.
J’espère que tout ira bien pour lui, pour eux
Je pense qu’au delà de la perte de celui ou celle qui partageait ta vie, la solitude dans laquelle cette absence te plonge doit tout simplement être terrible. Encore plus quand on a des enfants et qu’on s’empresse de dire à l’autre « Regardes chéri, il sait faire ça maintenant » et que l’on se rends compte que maintenant plus personne ne regardera avec nous nos enfants grandir.
Bisous, je retourne à mes kleenex !
On en « parlerait » peut être plus à la campagne mais c’est pas dit que les gens seraient vraiment là pour l’aider et le soutenir dans cette épreuve, parce qu’au quotidien chacun a « sa vie' » finalement 🙁
par contre j’apprécie vraiment, vraiment d’avoir des voisins quie me récupèrent mes enfants en cas de besoin, qiu m’appellent quand j’oublie une fenetre ouverte, qui prennent mes colis, qui viennent nourrir le chat et prendre le courrier quand nous sommes en vacances.
je regarde toujours que la mémé en face de chez moi ouvre ses volets sinon j’appelle pour voir si ça va.
c’est vraiment une mentalité différente (par ex a la supérette, la caissière porte les courses des pépés mémés jusqu’à la voiture, et ça ne vient à l’idée de personne de raler qu’on attend pendant ce temps) et ça fait du bien de « ralentir »
venant d’une grande ville de 80000 habitants je suis chaque jour surprise de la gentillesse et la solidarité! Ici c’est pas la Frnace profonde non plus mais petit, sans que j’ai l’impression que ça ragotte plus qu’ailleurs 😉
Souvent, dans ces moments très difficiles, les personnes ne demandent pas d’aide. Ils ont besoin d’une présence et parfois aussi qu’on prenne pour eux les initiatives, llui forcer la main en douceur, sans prendre son malheur, juste en l’aidant même s’il ne le demande pas.
Il vaincra l’épreuve, mieux que les petits en tout cas.
Ce genre d’histoire rappelle que tout est fragile, surtout le bonheur.