Avant je n’avais aucun poids sur tes épaules, je marchais l’esprit léger et libre. Tout a commencé avec la grossesse, il fallait prendre des précautions avec la nourriture, les soins de beauté, l’alcool, les médicaments, voire le sexe.
Un jour, quelques mois après sa naissance, ce petit être m’a regardé avec une telle intensité qu’il semblait mettre sa vie entre mes mains : c’était à la fois très beau, touchant et lourd, infiniment lourd.
Depuis même si je ne crois pas être une mère spécialement inquiète, en tous cas pas le genre de mère à prendre la température de son enfant tous les jours ou à vérifier les courbes dans le carnet de santé, ma belle insouciance s’est envolée.
Parfois on croit s’offrir une parenthèse pour souffler un peu, stopper la machine écrasante du quotidien et rien ne se passe comme prévu. Les chouettes sorties sont annulées, les rencontres aussi, le week-end vire à l’angoisse et aux nuits sans sommeil..On regrette presque d’avoir quitté sans cocon, comme si cela nous aurait protégé.
Au début quand le chérubin s’est plaint de sa jambe, je l’ai pris à la légère, je l’ai même un peu charrié, j’ai cru qu’il jouait au fainéant. Puis il a crié de douleur dans le TGV alors qu’il n’était pas tombé, qu’il avait à peine bougé. Il a fallu le porter à moitié sur le quai, entre poussette, sac à langer et bagages. Alors que cousins et cousines couraient dans le jardin, flirtaient avec le barbecue provoquant le hurlement des mamans, il est resté cloué à sa chaise comme un triste monarque assistant au spectacle sans pouvoir participer. La nuit il n’a cessé de geindre et j’ai imaginé les pires scénarios dans ma tête. Le petit vélo a bien tourné, je t’assure…la maman insouciante était à des années lumières.
Généraliste, prise de sang, radio et échographie, beau programme pour un samedi…et puis l’attente des résultats, je n’arrivais à suivre aucune conversation, même la plus insignifiante. Si c’est long c’est que c’est mauvais signe, non? j’ai dit que j’étais une mère pas spécialement inquiète, moi? Le papa, aussi à l’Ouest que moi, a compris qu’il fallait éviter la pluie…l’appui, chéri, l’appui (au moins on a ri un peu).
Rhume de hanche à confirmer suite à un nouveau rdv chez la pédiatre et à un diagnostic mal posé, le fiston qui vomit en descendant de la voiture qui nous ramène Gare de Lyon, Miss Zen qui pleure pendant 1h dans un TGV bondé car elle est épuisée mais ne dort jamais dans le train….Les mamans insouciantes ont sûrement des enfants parfaits )
Et toi, une grosse valise sur tes épaules ou un petit sac?
58 Comments
J’espère que ton fils ne souffre plus?
être maman ça change tout, on me le disait, et j’en suis plus consciente que jamais…
APrès j’ai mes faiblesses… que tu comprends finalement en lisant plus haut. l’un de mes enfants dit qu’il a mal, c’est qu’il a mal.
et les boutons aussi MDR. y’a toujours des dizaines de milliers d’explications à ces trucs là, et c’est LE truc qu’ils me font à tour de rôle, sans explications justement. La grande justement. *je raconte ma vie* à 18 mois, éruptions de dingue, ressemblant au bout de 10 jours à des anciennes brulures, super étendues. Syndrôme APEC, prise de photos par la dermato pédiatrique pour son colloque, tellement c’est rare. Et le pire? y’a rien à faire, ça part tout seul…
Maintenant que tout est OK, j’ai jeté la valise. Et je n’ai désormais plus qu’un petit sac. Tellement plus léger 🙂
Bon courage pour le petit chou !
Moi j’ai toujours « balisé » un max pour mes enfants et maintenant aussi pour mes petits enfants.
Mes enfants sont plus cools avec leurs petits, peut-être en réaction, par rapport à moi qui était très anxieuse.
Même si j’ai essayé de faire un travail sur moi, du yoga et puis tout et puis tout.
J’espère que ton fils va aller mieux….
Je pense fort à toi car je sais combien on peut angoisser. J’ai connu l’angoisse avec TiBiscuit il y a 3 ans et je n’espère jamais revivre cela.
Je ne suis pas du tout du genre stressée, mais l’insouciance il faut l’oublier avec les enfants ! Je compatis, bon courage à toi et ton petit !
Mon petit neveu a eu ce qu’a ton fis, au début ça fait peur mais je t’assure que ça se soigne bien maintenant que tu as le diagnostic ! Un bisou au petit garçon et à ses parents soucieux c’est bien normal 🙂
Je n’ai pas appellé, eux non plus, c’était mon week-end …
Je suis peut être insouciante mais, je bois de l’alcool, je sors sans complexe quand je le souhaite, je traine sur l’ordi … Mais à côté de ça, je suis là quand, ils en ont besoin …
Je vis seule avec eux, j’en ai 4 (11 ans, 7 ans et 5 et 5 ans), un jour, ils partiront et moi, je continuerais à penser à moi alors pourquoi tout stopper quand ils sont encore là ? Je ne les empêche pas de voir leur copain, d’aller chez mamie, de me regarder comme si je comprenais rien à la vie 😀
Courage, c’est qu’une période, no stress et lacher prise …