J’aime bien les institutrices (on dit professeur des écoles je sais) : ma sœur est instit, deux de mes très bonnes amies sont instit. Je connais un peu leur quotidien, je sais que n’a pas le concours qui veut. Jamais tu ne m’entendras critiquer leurs vacances car je n’envie pas leurs journées entières, debout face à des classes de 30 élèves dont le niveau de décibels peut vite atteindre Lara Fabian s’époumonant sous sa douche, leurs conditions de travail qui, ces dernières années, se sont empirées vu la suppression de personnel et des parents qui ne leur prêtent parfois que peu d’estime.
Mais j’avoue la maîtresse, cette année, je ne suis pas sa plus grande fan et de manière générale la façon de considérer l’enfant dans l’école maternelle de mon fils je n’arrive pas à y adhérer.
J’ai du adresser deux fois la parole à celle qui s’occupe de la classe du chérubin cette année (bonjour et au revoir mis à part, je suis polie tout de même) mais les deux fois j’ai eu une pluie de remarques négatives. Mon fils n’est sûrement ni en avance, ni un génie. Il ne sait pas lire avant l’heure, il ne dessine pas particulièrement bien et niveau psychomotricité il est même en retard sur un certain nombre de points mais c’est un enfant plein d’imagination, créatif, qui adore les livres, curieux de tout.
Qu’elle veuille m’alarmer, je ne le nie pas..d’ailleurs tous les lundis, je fais la navette école-psychomotricien, profitant de mon 50%. J’ai vu aussi ses progrès, son désir « d’essayer » prendre le pas sur sa peur de ne pas y arriver mais les retours positifs je les attends toujours.
Dépassionnons le débat et éloignons nous de mon fils. Ils ont des dividendes sur chaque consultation chez l’orthophoniste, les instits? non parce dès la petite section, la maitresse prend tous les parents dont les enfants ont des défauts d’élocution à part et leur conseille d’emmener leur progéniture en séances. Je ne suis pas spécialiste du langage, j’ai juste observé qu’à cet âge là, les choses évoluent grandement en un an.
Bref je m’interroge sur cette médicalisation de l’enfance au sein de l’école, ce discours qui met en avant uniquement ce qui ne va pas (j’ai entendu aussi à propos d’un autre enfant et de la part d’une autre maîtresse « votre enfant est lent, à part lui mettre des piles je ne vois pas ce qu’on peut faire »…et je t’assure que je ne suis pas dans une maternelle, prépa du lycée Henri V), ce besoin de rentrer dans le moule à tout prix. Je croyais qu’il fallait encourager l’enfant, ce n’est plus à l’ordre du jour?
Je me demande s’il y a une place pour les enfants qui ne pigent pas tout tout de suite, qui mettent plus de temps que les autres, qui ont des difficultés ou si l’école finalement n’est là que pour les bons élèves (si on peut utiliser cette notion si tôt).
Que mon fils sache lire avant d’entrer en primaire, qu’il saute une classe ou qu’il passe son bac à 16 au lieu de 18, quel intérêt cela a ? cela le rendra-t-il plus heureux dans la vie?
Ce que j’observe aujourd’hui c’est un gamin, très sensible à la base, qui a mal au ventre tous les matins.
J’aimerais surtout c’est qu’il ne perde pas le goût de l’école, le goût d’apprendre et vu la pédagogie à l’œuvre, je ne suis pas certaine qu’on soit sur la bonne voie.
J’attends vos avis, nombreux j’espère !
Edit : Sur Fais-toi la belle, je parle aussi enfants puisqu’on mercredi !
87 Comments
Mon expérience de maman et d’instit de CP me dit que si ton fils comprend bien, est curieux etc, il y arrivera. Le mien a eu du mal à apprendre à lire et on me disait parfois que sa scolarité était foutue et franchement c’est nul… Il est dysorthographique et une fois les difficultés de lecture passées, je peux te dire qu’il a des notes honorables et qu’il s’en sort mais cette année (6e) j’ai du me battre pour faire reconnaître sa dysorthographie et faire admettre aux profs qu’il avait juste besoin d’un peu plus de temps pour les contrôles…
Cette expérience de maman a beaucoup chnagé ma manière de faire face aux difficultés de mes élèves et de les encourager…
je suis atterrée par le discours » sa scolarité est fichue »..c’est tellement définitif ! raide !
Là j’avoue que je ne saisis guère les instits.
Aujourd’hui ça va mieux pour elle mais avec les petits défauts de langage qu’elle traine encore on se rend compte que le découpage des mots en syllabes et la reconnaissance des sons dans un mot, ce sont des choses difficiles pour elle et il faut les acquérir car elle en aura besoin pour l’apprentissage de la lecture et l’écriture. S’il avait fallu attendre le CP pour agir, ce n’est pas une AVS qu’on aurait demandé pour l’année prochaine, c’est une école spécialisée…
Et puis l’instit propose de passer un bilan, c’est l’orthophoniste qui décide s’il y a un réel besoin de suivi.
Je n’aime pas ces jugements à l’emporte pièces sur les enfants…
Je crois que l’important c’est de les valoriser quand ils font bien, comme dit maman@home, on a bien le temps de mettre le doigt sur leur lacunes!!
Suivie depuis ces deux ans par une orthophoniste ainsi que son petit frere, ici la question du psychomoteur pour le grand se pose aussi, pour le moment on le laisse aller a son rythme il a deja vu un peu trop de pseudo spécialiste qui nous ont enduit en erreur.
Oui enmener son enfant chez le pedopsy, ortho et psychomoteur cest la grande mode, si tu ne le fait pas t’es une mauvaise mere, enfin si c’est pour un simple probleme d’élocution je ne vois pas l’urgence, contrairement a un retard de langage la oui il y a necessité.
pareilje n’aime ps sa maitresse de moyenne section, pourtant celle d’avant etait un ange…et j’ai un paquet de copines instits aussi 😀
Et surtout, surtout tout peut changer d’un instit à un autre, cette année la classe de mon garçon (en GS) a fait péter le record de remplaçants, tu n’imagines pas les différents sons de cloche qu’on a pu avoir de l’un à l’autre.
J’en ai les larmes aux yeux de lire que ton p’tit bonhomme en est malade tous les matins…
je suis coincée entre deux discours : d’un côté les psychomot (et psy car nous avons déjà vu des psy également) qui me disent qu’il faut rassurer l’enfant, faire confiance en ses capacités et de l’autre le discours de la maitresse assez alarmant qui insiste sur son retard…mais je vais essayer de prendre plus de recul peut-être..déjà je refuse d’aller chez l’orthophoniste cette année, on verra l’an prochain
les instits du mien sont bien mais le cas est à part c’est nous qui sommes arrivés avec le problème clé en main 😉
Je suis sidérée de voir comment la société évolue, la performance, le meilleur, les cases (et les bonnes de préférence) toujours et encore plus!
En France, j’ai débarqué dans une classe de 60 avec 2 maîtresses et je pense qu’elles ne devaient même pas connaître mon prénom à la fin de l’année… je n’en ai qu’un souvenir de froideur et d’abandon au bout milieu d’activités de groupe auxquelles je n’étais pas habituée. Je souhaite que ton fils tombe sur une personne plus adaptée (et adaptable) l’an prochain ! Il n’y a plus que 2 mois à tenir !
oui espérons que l’an prochain les choses soient plus positives
Depuis longtemps, i’ai compris qu’à l’école il n’y a pas de place pour les enfants qui ne rentrent pas dans les cases … Mais si tôt ça me sicère !!
Puis arrêtons avec tous ses pseudo machin chose : quand nous étions enfants, nous n’avions pas tous ses spécialistes et nous ne sommes pas tous abrutis ?!
Il faut être à l’écoute de l’enfant, et il n’y a pas mieux qu’une maman et un papa. Comment une maîtresse peut elle s’occuper ou évaluer ou juger un enfant parmis 30 autres …
grrr il faut que le système scolaire change, mais là c’est un autre débat …
Ma grande de 10 ans plus âgée n’a jamais eu d’évaluation en maternelle, il y avait à l’époque un cahier de vie avec les exercices réalisés en classe. Si elle repérait un problème, elle faisait le point avec les parents, et encore, je pense que l’on prenait plus en considération le rythme d’apprentissage propre à chaque enfant.
Ici on vient même de nous parler de séances d’aide personnalisée, en maternelle !!!
Le monde tourne à l’envers ou quoi ? Veux t’on vraiment que nos enfants deviennent tous de petits génies ???
Tu connais ton fils, tu sais de quoi il est capable et comment c’est ce qui compte… Il faut espérer que l’an prochain sa maitresse sera plus pédagogue. Si tu le sens demandeur dans un domaine artistique ou autre, à toi peut être de l’encourager à la maison. J’ai toujours dit à ma fille qu’on ne pouvait pas tout apprendre en même temps, au même moment. Ses copines savent faire des choses mieux qu’elle et vice versa…
Ma fille ne saura pas lire avant le CP, j’ai eu des complexes en milieu d’année par rapport à d’autres enfants mais j’ai arrêté de flipper, elle apprendra comme tout le monde et ya pas de raison, à priori! qu’elle n’y arrive pas en temps utile…on pourra en reparler si tu veux!
mais pourquoi faudrait-il savoir lire avant le CP maintenant? c’est fou car paradoxalement on entend qu’il y a de plus en plus d’enfants qui ne savent pas lire correctement à la fin de la primaire !
Au début de la moyenne section on s’est un peu frité avec la maitresse, rapport à la Clochette, ses problèmes de motricité, de timidité, de concentration… elle a finalement compris après un rendez-vous avec elle quand on lui a fait l’historique de son parcours, les suivis en route. Tellement bien compris qu’on a resigné avec elle en grande section quand elle a proposé de garder Clochette avec elle (elle a une double section cette année). Elle fait hyper attention à elle maintenant, elle l’encourage dès qu’elle peut, c’est elle aussi qui nous a parlé en premier de la demande d’AVS, des démarches à faire…
Parce que c’est clair, notre fille ne rentre pas dans le moule, l’année prochaine c’est le CP et la pauvre ne s’est toujours pas remettre ses boutons, ses chaussures, son cache-nez, j’en passe et des meilleures. Elle est intelligente mais a de gros problèmes d’attention, elle décroche facilement et se met dans sa bulle, s’isole. Seule elle va galérer, j’ai peur de cette nouvelle maitresse qu’on aura et qu’on ne connait pas encore, à qui il va falloir tout réexpliquer et j’ai peur de tomber sur une qui ne comprend pas, qui ne prendra pas le temps de comprendre et qu’à cause de cela ma puce décroche complètement, se perde dans un système qui ne sera pas adapté à ses petits handicaps.
L’AVS c’est notre bouée de sauvetage et pour l’instant on ne sait pas du tout si ça sera accepté ou pas, si nos critères de demande sont les bons et s’il y aura bien une personne disponible pour s’occuper d’elle.
Certaines sont contre les instits qui orientent vers un spécialiste ou pointent ce qui ne va pas. Moi j’ai aimé ça parce que ma fille n’est pas la même à l’école et à la maison, à la maison on ne se rend pas compte de ses handicaps, on n’a pas d’enfant plus âgé ou de son âge dans notre entourage, on ne peut donc pas « comparer » (dans le sens positionner notre fille par rapport aux autres, à savoir ce qu’on est en droit d’attendre d’elle à son âge). Elle ne sait pas s’habiller, on le fait pour elle, ça ne nous dérange pas mais qui le fera quand elle ira à la piscine avec l’école l’année prochaine ? (et ça n’est qu’un exemple)
La maternelle n’est pas une garderie où on ne fait que s’amuser, on y apprend aussi des choses, on se prépare doucement au CP. Mais je rejoins aussi celles qui pensent qu’on leur en demande parfois trop aux enfants, on se prépare DOUCEMENT au CP, on a le temps quand même hein…
Je sais que tomber sur des profs comme ça est rare, et je goute ma chance!
Quand je lis ce que disent les profs dans l’ecole de ton fils, j’ai simplement envie d’hurler! Je sais que toi, de ton côté, tu peux arriver, chez toi, à expliquer à ton fils ce qui va et ne va pas et le valoriser, mais qu’en est il des familles moins stables? Des parents qui ne prennent pas le temps? Des parents qui prennent les dires des instits comme argent comptant et qui en rajoute chez eux? Je me demande vraiment ce qui passe par la tête de ces profs. Sont ils à ce point là des sadiques d’enfoncer de si petits enfants (quoi que je pense pareil de ce genre de situation au college ou au lycée).
Argh…j’suis énervée!
Je suis maîtresse de petits / moyens et je me suis sentie bien concernée 😉 j’ai commencé en effet à alerter sur une petite qui a de forts problèmes d’élocution (elle ne prononce que les voyelles, ce qui est embêtant car c’est une vraie pipelette !), en précisant que l’orthophoniste ce n’est qu’à partir de la moyenne section.
Ce n’est pas pour effrayer, mais pour préparer. On se fait trop engueuler quand on pointe les difficultés d’un élève du jour au lendemain, sans que rien n’ai été signalé avant, du coup on se retrouve à être « la méchante prof qui n’y connaît rien aux enfants de toute façon »…
Après je ne me suis pas sentie visée, j’essaie de toujours finir mes commentaires sur une note positive 😉
Et je suis tout à fait d’accord sur le fait que l’école ne prend pas en compte les différences de niveau, ce qui devrait pourtant être le cas (on appelle ça le travail de différenciation). Seulement étudions les faits : un prof, de 23 à 31 élèves auxquels enseigner la même chose mais différemment, en même temps (hum !) ; un cycle de 3 ans pour acquérir l’ensemble des notions, mais pourtant un découpage en année avec compétences à avoir intégrées au fur à mesure…
Il faut arrêter de se leurrer, l’école c’est toujours pour les meilleurs. Les autres essaient malheureusement de se maintenir à flot 😐 (j’ai oublié de dire que je suis prof dans le département le plus « sensible » de France !)
Savoir lire avant l’heure est très mal vu etc.
Avant cela, ils sont à la garderie, où il n’est pas question de « travailler ».
Les enfants sont là pour jouer, il ne faut surtout pas les stresser.
Un livre à lire : « Cousins par alliance : Les Allemands en notre miroir »;
Tu verras à quel point les Allemands sont « laxistes » avec leurs enfants (ma fille comprend mieux du coup l’attitude de mères allemandes, dans la vie quotitidenne).
Les Allemands prennent le contre-pied de l’éducation trop rigide du passé, qui est peut-être une cause de la naissance du mal en 1933. (le ruban blanc de Michael Hanneke)
Et je trouve que c’est dommage que les enfants de maternelle appréhendent déjà l’école.
Mon neveu qui a 21 ans aujourd’hui, savait lire à 3 ans au grand dam de la maîtresse ! Aujourd’hui il est étudiant à l’école normale supérieure rue d’Ulm en philosophie.
Quand il était petit, il a été mis dans une poubelle par les autres, il a été mis dans un placard à balais (cp) 1 an d’avance, donc pas la maturité… jusqu’à ce que la maîtresse conseille à ma soeur de le mettre dès l’année suivante dans une école privée de Juan Les Pins (Ma soeur habite à Vallauris-Golfe-Juan) et qu’il soit avec des enfants « comme lui », un peu en avance.
Mes petits enfants qui ont 3,4 et 6 ans (gs de maternelle) ne savent pas encore lire et tout va bien 😉
je crois que tu devrais faire part du fait que ton fils a mal au ventre, qu’elle comprenne qu il serait bon de cesser cette pression adhérente! et lui redonner avant tout le gout d apprendre sans avoir peur !
Une amie maman a eu un pb aussi avec l’instit de ses enfants, mon mec – instit en petite section – lui a répondu qu’ils n’étaient personne pour dire aux parents d’aller consulter. A priori ils doivent demander au personnel spécialisé de l’établissement !
et surtout elle n’ pas à tenir ce genre de propos. Alors soit tu t’entends bien avec le directeur de l’établissement et tu lui en parles, soit tu attend patiemment l’an prochain de changer de maitresse (qui doit être une vieille aigrie comme il y en a malheureusement beaucoup).
bon courage!!
J’étais, petite, beaucoup poussée à l’école, j’ai sauté une classe etc… Et d’après mon expérience cela ne sert à rien. Ça a même été plus difficile qu’autre chose.
Si toi déjà tu ne lui mets la pression et tu lui expliques que la celle chose que tu attends de lui c’est qu’il fasse de son mieux quelque soit le résultat cela peut peut-être l’aider. Mais je crains que tu ne puisses pas changer l’instit !
Courage à ton petit bonhomme: faire de son mieux et ce qu’on peut c’est ça le plus important !
– Notre inspecteur vient juste de nous demander quand nous commencions l’aide personnalisée à la rentrée prochaine (en maternelle) : 2 ou 3e semaine de rentrée (ben voyons… on connaît à peine les enfants et hop). Il a reproché à une collègue de PS/MS à l’automne dernier de ne pas avoir commencé l’aide perso dans sa classe (elle a répliqué qu’il ne fallait pas abuser, que c’était des petits moyens, qu’il ne fallait pas paniquer les parents et en plus, il n’y avait pas de réels besoins)
– Notre inspecteur nous a demandé de faire passer des évaluations en fin de GS nationales (ou qui vont tendre à l’être). Toutes les mêmes sur la circonscription. Il y en a qui sont bien trop difficiles, mais on ne peut pas se faire entendre de l’institution. De toute façon, il y en a également en rentrée au CP, sur la ZEP où je suis, avec pourcentage que l’on doit faire remonter et tout le bastring. ça m’a toujours énervée, je n’ai jamais rendu de moi-même les pourcentages, je les ai gardés pour moi, pour organiser le travail dans la classe
– le livret d’évaluation qui suit votre enfant depuis la PS n’évalue pas les mêmes choses en fonction de son âge, bien sûr. Chez les petits, on s’attachera à sa socialisation, au développement de son autonomie, de son langage, on lui apprend à devenir élève (à rentrer plus ou moins bien dans le moule… ben oui, notre institution veut ça malheureusement… à nous instit de leur permettre de garder leur personnalité, tout en se conformant à certaines règles, à nous de savoir doser… chez les grands, on s’attachera à tout ce qui est pré-requis pour le CP… quand je lis qu’une maîtresse s’inquiète qu’un MS ne sache pas son alphabet et ne sache qu’écrire son prénom, je crois qu’un petit stage en ZEP lui ferait du bien… je suis contente quand ils connaissent leurs lettres en fin de GS, mais plus d’un ira au CP sans toutes les connaître. Et je ne vous parle pas du nombre d’enfants, en fin de GS, qui malgré un travail depuis 3 ans, dessinent encore des bonhommes têtards… sans bras qui plus est..
Le mot évaluation est fort, je dirai que ce livret de SUIVI est important dans l’équipe pour savoir où en est l’enfant, quels sont les points où il a plus de difficulté, ceux où il réussit et sur lesquels on pourra s’appuyer pour positiver sa réussite, etc.
– Un-e instit reste un humain et comme tous ceux que nous cotoyons au quotidien, il y a certaines personnalités plus « difficiles » 😉 le concours ne contient aucun test de personnalité. Comme dans les autres milieux professionnels, on trouvera les pervers-es, les dépressifs-ves, les alcooliques, les odieux-odieuses, les je menfoutistes et puis des biens aussi, heureusement, des personnes ouvertes à la discussion, qui visent le bien être et le développement de l’enfant avant tout, car oui, le problème, c’est qu’en face, ce n’est pas un adulte, mais un enfant (hormis les parents).
– Mon inspecteur, encore lui, me reprochait d’avoir mis un petit mot sur un exercice qui disait que l’enfant n’avait pas réussi à suivre l’exercice en collectif et n’avait pu le refaire seul, malgré de l’aide. « Vous vous rendez compte de ce que vous renvoyez aux parents »… ça m’a interrogée. Certes, mes mots étaient peut-être mal choisis, mais en tant que maman, j’aimerais savoir (et j’aurai aimé savoir quand ce fut le cas cette année pour mon cadet), que ça ne va pas (il avait des crises de panique en classe, il pleurait (CE1), je l’ai su par ses copains…). Pour mon inspecteur, on ne doit mettre que du « vert », c’est à dire on ne mentionne que lorsque l’enfant a acquis la compétence, pour le reste, on ne met rien… là aussi, je suis partagée : oui dans un sens, mais dans l’autre, si l’enfant a réellement besoin d’aide, c’est ne pas aider les parents dans leur travail d’acceptation de la difficulté, qu’elle soit passagère ou plus lourde. J’ai trop vu des parents qui soutenaient que l’année d’avant, tout allait bien pour leur enfant… Il est essentiel d’être positif et je signale tout progrès aux parents, mais je les tempère aussi lorsque malgré ces progrès, l’enfant va rencontrer des difficultés l’année suivante… il faut que les parents acceptent l’aide, qu’ils la maintiennent si elle est en place. L’institution ne laisse guère de temps aux enfants, c’est aussi ça le problème. Quand on dit qu’un enfant a besoin de plus de temps (et c’est vrai pour certains), l’école ne l’offre pas ce temps supplémentaire
– les instits n’ont pas la tâche facile quand ils doivent faire part de choses désagréables à entendre, ils ne sont pas formés pour le dire (mais je ne veux surtout pas décharger tous les instits, loin de là). Ils sont au front, ils ont l’enfant 6 heures par jour, 4 jours par semaine, ils observent des comportements, des progrès ou non. Quand ils le peuvent, ils en parlent autour d’eux (en ZEP, on a encore la chance d’avoir le RASED et personnellement, deux enseignantes formidables qui m’aident à avancer avec les enfants et leurs parents). En tous les cas, s’il ne faut jamais être péremptoire, je crois qu’il est de notre devoir de prévenir : le développement moteur et cognitif de l’enfant se fait suivant de grandes étapes, sur une durée dans le temps… l’enseignant est généralement bien placé pour voir si cette durée est trop longue, si l’étape suivante peine à arriver (ou si au contraire, les étapes se passent très vite… il n’est pas non plus aisé dans le système scolaire d’être précoce…).
Etre en ZEP permet de bien relativiser les difficultés, de bien identifier celles qui sont réelles de celles qui se résoudront dans les mois à venir avec la maturité de l’enfant, et les apprentissages qui lui seront offerts l’année suivante. Pourquoi en ZEP, parce que oui, malheureusement, c’est ici que se concentrent les difficultés sociales, économiques, culturelles. Nous le constatons au quotidien, le langage est à la base de tout ce qui s’apprendra plus tard. Nos familles ont des difficultés à communiquer au sein de leur cellule familiale et l’école ne parvient pas à compenser ce déficit. Je ne suis pas inquiète pour les enfants dont vous parlez dans les commentaires et dans l’article, car vous communiquez avec eux, vous échangez, vous nommez les choses, vous les expliquez, vous leur offrez de la sécurité affective, un cadre, un rythme et c’est à partir de ça qu’ils se construisent.
A part si vraiment cela ne passe pas avec la maîtresse, il est important de lui dire que votre enfant ne veut pas venir à l’école, a mal au ventre. Dès que j’entends ça dans ma classe, je cherche à savoir : un mot qui m’a échappé, qui a fait mal (et oui, on est humain), on répare, on panse, on explique ou un problème avec un copain (cela arrive plus souvent qu’on ne croit et qu’on ne voit). Quant à la punition, heureusement que je n’informe pas chaque parent, chaque soir du fait que son enfant a été « puni » D’abord, à part gros débordement de comportement (violence surtout), je ne m’en rappelle pas généralement. Un enfant qui perturbe le travail en collectif (en classe, en salle d’évolution où il y a là des facteurs sécurité en plus) va se calmer quelques minutes un peu plus loin (tout en pouvant suivre) et doit être ramené le plus tôt possible dans l’activité, quand on juge qu’il est prêt et quand en
tant qu’instit, on est prêt-e également.
Si l’instit de votre enfant n’est pas prête au dialogue cette année, courage, plus que 5 semaines 1/2 (comment ça je compte ?) et je suis sûre que l’année prochaine sera une autre année, bien meilleure !
Il faut croire au formidable potentiel de nos enfants mais il ne faut pas nier la difficulté, se voiler la face car mettre en place la bonne aide suffisamment tôt, c’est aussi amener notre enfant sur le chemin de sa réussite. L’orthophonie en PS ou MS, c’est rare, c’est effectivement en cas de troubles du langage (et pas de l’élocution) de retard de langage (qui attention, peut ne pas être du ressort de l’orthophoniste mais être plutôt d’ordre psychologique), mais pas pour un simple défaut d’élocution/articulation. Si celui-ci persiste, on peut envisager un bilan et quelques séances en GS.
Aileen, j’espère vivement que l’AVS sera là l’année prochaine, leur aide est précieuse pour les enfants qui en ont besoin. Certains de mes élèves en ont eu en CP et CE1, puis ont pu s’en passer à partir du CE2.
La demande d’AVS s’est faite dans le sens que tu décris, un coup de pouce pour un an ou deux et après, hop, vitesse de croisière sans trop ramer… ce serait chouette…
Je voulais juste rajouter que le métier le plus difficile reste à mes yeux, celui de parents !
mon fils n’a connu qu’une seule maitresse avec qui il a fait très petite et petite section et elle est géniale pas prise de tete, patiente…idéal poru mettre en confiance un enfant quoi
mais je suis dan sune petite école (c est aussi pour cela qu’on est pas rester en centre ville) la maternelle est composée de 2 classes de 22/23 enfants et ca change qd meme bcp de choses. par la suite ca risque de se compliqué legerement, je vois bien deja qu’on leur demande pleins de choses avec les minis évaluations.
Allez l année prochaine une nouvelle instit.
Que dire, si ce n’est d’entourer ton fils le plus possible, je connais un peu le souci avec le mien, il a eu une année de petite section difficile, ça ne passait pas avec son instit, après ça s’est arrangé, mais l’angoisse est restée longtemps…
Pour te rassurer un peu, mo fils pleurait l’année dernière pour ne pas aller à l’école, tout est rentré dans l’ordre en changeant de maîtresse, tout simplement ! Cela ne passait pas avec l’enseignante de l’année dernière qui nous harcelait au sujet du comportement de notre enfant qui ne s’intéressait pas assez à son goût au travail proposé en classe. Je suis persuadée qu’il s’ennuait mais elle n’a jamais voulu l’entendre. Cette année, il a deux maîtresses bienveilantes, il est bien dans ses baskettes d’après ce que l’une d’entre elles m’a dit. J’en suis vraiment soulagée. Allez courage, plus qu’un bon mois à tenir et je suis sûre, cela passera comme une lettre à la poste l’année prochaine. Bonne soirée à toi.
Que la grande machine soit de plus en plus inhumaine n’arrange rien du tout…
Mathieu (le mari) a été en échec scolaire dès le CP; une instit tyrannique qui le terrorisait, lui et son frère jumeau. En CE1 on les a laissés dans leur échec (difficultés de lecture et écriture) sauf qu’en CE2, on les prenait pour des débiles car ils étaient super en retard dans tous les apprentissages;
Résultat: une souffrance trainée jusqu’en fin de collège sans JAMAIS redoubler ni prendre les bonnes décisions! Les parents sont certes aussi responsables mais… mais… fallait-il, peut-être penser à les aider avant de les juger et stigmatiser?!
Je trouve ça chouette cette vigilance des parents, aussi bien pour tenter de comprendre l’enfant mais aussi pour l’accompagner. Et ça, ce n’est pas une évidence pour tous; alors quand on ajoute à cela un enseignant peu à l’écoute, ça peut détruire une scolarité…
Je suis tout à fait d’accord avec ta manière de penser. Et cela me rappelle beaucoup à quel point,k dès leur naissance, ou presque, on nous dit de ne pas trop les « aimer », les porter, cajoler. On ne sait jamais… qu’à 15 ans ils pleurent encore pour obtenir un calin supplémentaire…
Chacun son rythme. Ils auront bien le temps de rentrer dans des cases…
et en effet c’est peut-être avant tout une histoire de personnes !
Je n’excuse pas le comportement des instits qui « catalogue » les enfants d’autant que mon fils a souffert de ça avec certains de mes collègues mais il faut savoir qu’on a de plus en plus de pressions qu’on nous demande des les évaluer dès la petite section etc….
mais comme pour tout, quand on n’a des gens pas compétents, pas humains, pas pédagogues, on tombe dans des dérives !
c terrible, pcq on confie nos enfants, et on n’a pas le choix ! et à voir les dégats que ça peut faire… ça me fait peur ! cette année, ma princesse est en PS, sa maitresse a l’ai bien, mas en fait, ma fille a vraiment des facilités, alors on va dire que j’ai de la chance, mais ce n’est pas représentatif. mais ce qui m’importe cette année, c que tout va bien ! j’espère seulement que ça ira aussi bien l’année prochaine en priant qu’elle ait une maitresse comme Chrys qui est fabuleuse !!!
mais je dis toujours : il faut se faire confiance, et faire confiance à son enfant !
bon courage et j’espère que ça s’arrangera un peu l’année prochaine !
Bref, excusez moi je balance comme ça alors que ça demanderai de plus amples détails, mais oui les profs c’est n’importe quoi aujourd’hui (merde me ferais-je vieux à 30 ans?!? :p)
J’ai 3 enfants, le 2ème n’était pas fait pour ce système scolaire, c’était un sportif, un « remuant gentil » sa vie va très bien et je m’étais juré de ne pas recommencer avec sa soeur la bêtise de m’énerver tous les soirs pour les devoirs. Elle, très bonne élève s’est mise à glander en seconde , elle est actuellement en DUT, ce qu’elle fait ne lui plaît pas et elle cherche encore sa voie mais je ne m’en fais absolument pas pour elle car je la connais ! Pareil, en maternelle, elle ne voulait pas parler avec la maîtresse, j’ai fait fi de ce que cette dernière disait et la petite a fait ce qu’elle avait dit « je lui parlerai quand j’aurai 4 ans ^^ » mais ce n’est toujours pas une bavarde comme son frère aîné.
Tu dois avoir confiance en eux et suivre leur rythme, ne pas trop forcer les activités extra-scolaires sauf s’il te les demandent… je pense que tous les enfants sont intelligents de façon différente mais qu’effectivement on ne tient compte que de ceux qui rentrent dans le moule, un tort, un grand tort !
Je sais que tes enfants ont des parents qui leur donnent un cadre, c’est le principal ne t’en fais pas !!! Aie confiance 😉 Bisous
pour faire vite, perso, et tu demanderas à ta soeur elle doit penser comme moi puisqu’on n’est pas tarée comme la maitresse de ton fils (pardon, mais c’est vrai !!)
1/ hors de question de commencer l’orthophoniste en PS . Deja eu des petits qui n’ont jamais ouvert la bouche et devenu de vraies bavards qqes annees plus tard. laissons leur le temps bordel !!!
2/ on nous demande de + en + de faire rentrer les enfants ds des cases, noter, chiffrer …. un vrai monde d’entreprise… à nous d’aller contre ça !!! en maternelle on peut encore se le permettre !!! mettons l’enfant face à ses propres difficultés et progres, laissons le evoluer et mettons le en concurrence avec lui même, pas avec les autres !!
3/ pour l’orthophoniste, je commence en MS, mais il s’agit de bilan, à prevoir avant l’entree en GS pour que si réeducation il y a, elle se fasse en GS c’est à dire avant l’entree au cp. Sauf que la maitresse ne fait qu’orienter vers un spécialiste, c’est lui qui jugera de la necessité ou pas d’une prise en charge.
bon j’ai fait long !!! faut avoir confiance en lui… 🙂
bisous !
bon pour l’orthophoniste on en a déjà parlé avec la psychomotricienne qui nous a dit que comme il fait déjà ses séances on allait peut-être lui ficher un peu la paix et on verra l’an prochain
bisous !
Il est en maternelle d’après ce que j’ai compris ? Il ne sait pas lire … Et alors ? Il apprendra.
Il a des problemes psychomoteurs soi disant ? Il est peut etre réservé et timide. Un peu de sport d’expression comme la danse ça ne pourra que l’aider sans qu’il se sente « different »
C’est comme une amie qui s’inquiete parce que sa fille de 6 mois ne marche toujours pas à quatre pattes et ne s’assoit pas … Oui mais bon quand elle aura 20 ans qu’est ce qu’on en aura à faire qu’elle savait s’asseoir à 6 mois ou à 8 mois hein franchement.
Ton petit bonhomme il évolue à son rythme et c’est tout ! 🙂
Pour moi ce n’est pas aux enfants de s’adapter mais a l’enseignant de s’adapter a l’enfant qu’il a en face… Alors effectivement faute de moyen, de temps ce n’est pas toujours possible et c’est surement pour cela qu’on deploie tous un arcenal ( ortho, cmpp and co).
Femme d’instit ( ouais personne n’est parfait) et maman d’un presque 5 ans. Au réunion que l’instit fait pour me remettre le livret de mon presque 5 ans… y a qu’une chose qui m’interesse dans son discours savoir s’il aime être en classe, s’il joue, s’il se fait des copains… Car pour nous l’école maternelle est avant tous un lieu de sociabilisation et d’amusement… le reste c’est juste de l’angoisse, de la culpabilisation pour nous chers parents.