Voyages, voyages

Périple gourmand et produits du terroir

Je vous préviens tout de suite ce billet se passe essentiellement à table, en compagnie de 3 hommes, deux chefs et un viticulteur (les femmes ne sont pas très loin mais en coulisses) avec dans les assiettes et les verres, du local, du terroir, du bio. C’est au restaurant de Yannick Meffre, la Clavelière, situé à St-Auban sur Ouvèze (pas très loin de Buis les Baronnies mais plus en hauteur et dans un coin plus isolé, plus aride) qu’à commencé ce jour là le périple gourmand par un déjeuner au soleil en terrasse (oui oui on était bien en octobre et on avait limite trop chaud).

L’endroit est un des bistrots de pays dont le but est de contribuer à la conservation et à l’animation du tissu économique et social en milieu rural par le maintien du café de village multiservices de proximité. Le chef propose un menu du jour mais aussi des spécialités à l’ardoise.

 

Le déjeuner débute par un gratin de ravioles (artisanales, il ne reste plus qu’une maison qui en propose parait-il)  à la forestière, un régal mais le genre d’entrée qui cale carrément. Vient un pavé de canard au poivre vert servie avec une purée de potimarron et une poire pochée au vin (depuis elle est sur ma to do list spécial douceurs tellement j’ai apprécié son onctuosité, le goût vraiment très discret du vin).  La trilogie de desserts à la lavande (sorbet, crème brûlée, crème aux oeufs) est une bonne surprise…le goût de la lavande est très discret, l’équilibre a été trouvé. Au moment du café, Yannick Meffre vient échanger quelques mots avec la tablée (ah ça ressemble à ça une blogueuse? ), il a la carrure solide, le verbe haut…mais je n’ai malheureusement pas eu l’idée d’immortaliser l’instant.

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J’aurais aimé me balader un peu dans le village pour profiter du panorama et digérer mais le propriétaire du domaine du Rieu Frais nous attend à St Jalle. La première image que j’ai de Jean-Yves Liotaud, c’est sa main bandée. Il a perdu un doigt dans un appareil agricole quelques jours avant. Les risques du métier dit-il d’un ton résigné. Je pourrais l’écouter des heures expliquer la démarche qui l’a conduit peu à peu au bio. Point d’effet de mode ou de boboïsation mais le constat au début des années 2000 de morts de plus en plus nombreuses et précoces chez les agriculteurs. Peu à peu il tisse le lien dans son esprit entre produits de traitement, maux de tête et envie de vomir en désherbant les vignes. Le bio c’est réinventer la gestion du sol, résume-t-il, accepter 3 mois sans pluie, des sols très profonds, pas d’herbe.

Quand la visite est finie, nous n’enchaînons pas sur la dégustation étant donné l’heure mais Jean-Yves Liotaud a mis de côté quelques bonnes bouteilles de son domaine pour accompagner le dîner …que nous devons préparer avec Dagobert Resneau dans sa ferme à quelques minutes de là. Cochons, agneaux élevés au thym, épeautre et potager, le chef utilise les produits présents autour de chez lui pour composer les repas qu’il propose à ses clients. Le cadre est reposant, vert, sans voisin, la salle de restaurant est une ancienne bergerie…bref on s’y sent bien tout de suite.

Nous sommes un peu en retard sur le programme mais Dagobert formé dans de grands établissements parisiens est d’un sang froid, d’un calme et d’une organisation redoutable (et pédagogue avec ça !). Il lance le risotto d’épeautre en détaillant la recette (une pure merveille au moment de la dégustation, j’en ai encore l’eau à la bouche rien qu’en y repensant), nous coache pour lever les filets des truites, prépare la vinaigrette pour accompagner le tartare de truite (et dire que j’ai failli ne pas goûter, j’aurais vraiment raté quelque chose), nous détaille la cuisson de la poitrine d’agneau filmée, cuite à la vapeur, puis découpée en tranches et poêlée. Sans surprise, je préfère mettre les mains dans la farine et participer à la confection d’une tarte aux abricots meringuée servie pour le dessert.

Trois hommes, trois lieux mais la même passion pour leur région, le même amour de leur produit c’est ce qu’il restera de cette belle journée en Drôme provençale.

Adresses à retenir :

Auberge La Clavelière
26170 St Auban sur Ouvèze

Domaine du Rieu Frais
26110 Sainte Jalle

Ferme Auberge Dagobert
26110 Rochebrune

 

18 Comments

  1. wahou, quel beau périple pour les yeux et les papilles!c’est superbe, quelle belle région, je ne connais que trop peu…

  2. C’est passionnant, et très tentant! Dommage que le net ne permette pas encore de goûter…

  3. Je pense qu’effectivement pour un petit séjour en Drôme provençale on a toutes les bonnes adresses pour réussir un super voyage … merci beaucoup ! j’aime bien les cochons, les brebis … et l’atelier cuisine !! enfin tout quoi !

  4. Que c’est beau tout ça et que tout doit être bon ! Tu as beaucoup de chance d’avoir pu vivre cela en direct, j’adore tous ces métiers de passion, tous ces gens qui savent la communiquer… tes photos sont superbes et le mois d’octobre offre toujours de belles promesses 🙂 Bisous, continue comme ça !

  5. Ohlalala déjà le lieu est magnifique et la cuisine a l’air gourmande et délicieuse ! Ca donne vraiment envie !

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