C'est un beau roman

Dans la forêt : un roman apocalytique vibrant

C’est étrange en cherchant le titre de ce billet, je me disais que je n’irai jamais voir ce genre de film apocalyptique au cinéma. Quand les multiplex m’imposent leur bande annonce de blockbuster américain avec héros seul survivant d’une énième fin du monde, je pouffe déjà sur mon siège tellement je trouve cela pétri de clichés. Dans la forêt est le second livre (seulement) de Gallmeister que je lis cette année et bien entendu cela a joué dans mon choix. J’ai redécouvert cette maison d’éditions avec My absolute darling, encensé par la critique et qui a reçu depuis le prix America du meilleur livre américain de l’année.

Je ne veux pas me la jouer à tout prix rebelle, pourtant de deux livres, tous les deux dans la veine « nature writing » qui est la ligne éditoriale de Gallmeister, j’ai préféré Dans la forêt que j’ai trouvé moins sombre, plus vibrant de vie. Les ressemblances entre les deux romans sont nombreuses : une famille américaine isolée et vivant au milieu de la nature, des jeunes filles (2 soeurs Neill et Eva Dans la forêt; Turtle dans My absolute Darling), la survie dans les deux cas face à des situations différentes.

Imaginez que peu à peu, suite à une « catastrophe politique » qui reste ici assez vague quant aux explications, il n’y ait plus de magasins d’ouverts, plus d’écoles, plus de transports en communs, plus d’essence, plus de réseau téléphonique, plus de représentant de l’état, plus de docteurs, plus de vivres à acheter, plus d’électricité et ce, pour une durée indéterminée.

Imaginez maintenant que vous êtes ado et que vous vivez seul au milieu de la forêt, à des kilomètres de la ville la plus proche, que les maisons de vos voisins ont été pillées et désertées et que de nombreuses personnes sont mortes victimes d’épidémies. Avouez que le présent peut paraître un tantinet désespérée ? Et pourtant ce qui apparaît au fil des pages, c’est la beauté des deux héroïnes, leur souffle de vie, leur combativité même si elles n’endossent jamais le costume de super-héroïne (tout reste toujours crédible, ce qui est très important à mes yeux ).

La forêt est bien entendu très présente. Elle est à la fois fascinante, majestueuse et terrifiante. Elle est au fil du temps et des épreuves, un lieu de jeu d’enfance, un lieu charnel, un lieu cachette, un lieu de chasse, un lieu de vie. Pourtant, et contrairement peut être à la sensation que j’avais eu en lisant My absolute darling, elle n’est pas le personnage principal.

Ce sont ces deux soeurs qui portent le roman, immobiles physiquement car contraintes par la situation à rester où elles ont toujours vécu alors qu’elles évoluent beaucoup psychologiquement au fil du temps.

Interrogation sur ce qu’il nous reste quand on ne possède plus rien, remise en cause du consumérisme, importance de la culture (une des sœurs danse, l’autre écrit) face au désespoir, Dans la forêt brasse de nombreux thèmes mais si je l’ai lu avec autant de plaisir c’est grâce à l’inventivité de l’auteur. Cela commence dès le début dans la façon d’imaginer comment nous raconter cette histoire et cela se poursuit par de multiples imprévus.

Bref Dans la forêt est un puissant, vibrant, sensuel retour à la nature que je vous conseille vivement !

Et parmi mes lectures d’été, ce ne sera pas le seul « Gallmeister » car j’ai prévu de lire « Mon désir le plus ardent » de Peter Fromm, une histoire d’amour inoubliable, parait-il.

Et vous, vous connaissiez Dans la forêt ?

 

4 Comments

  1. Mes échappées livresques Reply

    Lecture prévue pour mes vacances, j’ai hâte de me plonger dedans! 🙂

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