Lyon, presqu'île

Immersion dans l’univers d’Hugo Pratt au musée des Confluences

D’Hugo Pratt je ne connaissais quasiment rien (si ce n’est le nom de son personnage Corto Maltese et son visage) avant de suivre une visite commentée de l’exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons présentée au musée du Confluence jusqu’au 24 mars 2019.

Dans l’histoire de la bande dessinée, Hugo Pratt a joué un rôle particulier en changeant son lectorat. En 1967 quand Hugo Pratt débute la publication de La ballade de la mer salée, la bande dessinée est considérée comme un art mineur destinée à un jeune public (certaines de ses planches sont d’ailleurs publiées dans Pif Gadget !). Hugo Pratt a dans l’idée de changer ce regard et parle de littérature dessinée.

Du choix de l’exposition Hugot Pratt à la scénographie

Dans l’univers de ce auteur qui a une très grande curiosité, on observe une richesse des objets ethnographiques, dans ses dessins, une présence forte des choses réelles. L’exposition Hugot Pratt, lignes d’horizons, a choisi de confronter les dessins de l’auteur et des objets (armes, bijoux, parures, vêtements, statues..) issus principalement des collections du musée et de quelques emprunts à d’autres grandes institutions.

Je crois n’avoir raté aucune des expositions de ce musée depuis son ouverture et à chaque fois, j’ai été bluffée par leur scénographie. Celle-ci a été réalisée par les équipes internes du musée des Confluences et s’est enrichie du regard de la graphiste Tiphaine Massari (avec la volonté de faire du dessin l’élément structurant de l’exposition).

Ainsi les vitrines sont comme des cases de bandes dessinées  aux montants noirs affimés qui dessinent des strips en trois dimensions alors que certains de ses dessins sont reproduits à très grande échelle (de 3 à 7 m de hauteur)  avec l’idée que l’objet n' »écrase » jamais le dessin.

Le parcours de l’exposition Hugot Pratt, lignes d’horizons

L’exposition s’ouvre sur le parcours biographique d’Hugo Pratt dont la vie s’est partagée entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques. Elle met en lumière  également les influences de cet auteur : influence littéraire, influence graphique et influence cinématographique.

Puis l’exposition nous embarque dans un voyage immersif à la découverte des territoires chers à Pratt : le Grand Océan (Océanie), les Amazonies, les Peuples du soleil, l’Afrique des Masques et guerriers, le temps des Indiens (d’Amérique), le Grand Nord (canadien).

Pour chacune de ces régions du monde sont présentées des planches originales de son oeuvre.

Désert et mer me fascinent : cette ligne d’horizon, je ne cesse de me demander ce qu’il y a au-delà » Hugo Pratt.

un dispositif audiovisuel ressemblant à une table d’orientation représente
la carte de l’imaginaire prattien dont le centre est Venise 
Hugo Pratt avait dans son bureau un scaphandre car il avait une passion pour cet objet. C’était aussi un clin d’oeil à l’univers de Jules Vernes et ce fut l’un des premiers objets qu’il dessina le visiteur est invité à entrer dans une lanterne magique où s’animent silhouettes, étoiles, quartiers de lunes, ombres et nuages pour montrer que la bande dessinée bouge mais aussi pour illustrer la fascination de l’auteur pour les personnages manipulés Le dernier espace de l’expostion Hugo Pratt, Lignes d’horizons, est une bibliothèque. C’est bien-sûr l’occasion de retrouver toute l’oeuvre de l’auteur mais peut être aussi un rappel du fait que ce dernier travaillait beaucoup à distance, depuis sa bibliothèque de travail qui comptait plus de 30 000 ouvrages.

Dans cette salle, l’expostion présente l’intégralité des 390 portraits en noir et blanc des personnages créés et nommés par Pratt…je vous laisse retrouver son auto-portrait : ) J’espère vous avoir donné envie d’aller visiter cette exposition sans trop gâcher l’effet de surprise à son sujet.

Un grand merci à Yoann Cormier, chargé d’exposition au musée des Confluences, pour cette visite commentée très riche !

J’y reviendrai :

▼pour me perdre parmi les mondes d’Hugo Pratt

▼pour admirer les aquarelles de cet auteur qui m’ont particulièrement plu

▼pour regarder le documentaire « Hugo Pratt, trait pour trait » qui part sur ses traces

▼pour observer ces objets, au coeur de l’exposition, qui témoignent de la fascination des occidentaux pour le reste du monde (le crâne de cristal, les têtes réduites tsantsa des Jivaros, le tatouage maori).

Exposition Hugo Pratt, lignes d’horizons en chiffres et en faits
◄94 objets sont présentés dans l’expostion
◄130 planches et aquarelles originales d’Hugo Pratt sont exposées
◄plus de 50 reproductions de cases de bande dessinées de 3 à 7 m de hauteur
◄Corto Maltese n’était au début qu »un personnage secondaire. Réclamé par le public, Hugo Pratt le choisit alors comme héros principal
◄le style immuable de Corto Malese a inspiré un grand nombre de personnes dont Jean-Paul Gaultier
◄Minute people : Lio a un tatouage de Corto

Autour de l’exposition Hugo Pratt, Lignes d’horizons

• des visites en famille sur le thème de l’île au trésor tout l’été mardi et jeudi à 14h30, samedi à 10h30 (sauf 7 et 14 juillet)
• une visite insolite dans le cadre du Lyon BD Festival, dimanche 10 juin
• une visite d’un soir avec Yoann Cormier et Michel Pierre (historien, écrivain et commissaire invité) le 14 juin
• une exposition consacrée à la reprise de la série Corto Maltese par Ruben Pellejero et Juan Diaz Canales à l’Hôtel de Ville le 9 et 10 juin 2018

Retrouvez toutes les info détaillées sur le site du musée.

 

2 Comments

  1. Hello Charlotte Reply

    Merci pour ce bel article qui retrace à merveille cette visite <3 Ça me donne envie d'y retourner une 4ème fois ! À très bientôt !

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