Ce que j’ai aimé en premier avant même que je me laisse emporter par l’intrigue, avant même que je commence à mieux connaitre les personnages c’est l’endroit où se déroule l’intrigue de The Affair. C’est à Montauk, située sur la côté américaine, au large du Connecticut, que Noah et sa famille vient en vacances pour l’été dans la propriété de ses beaux parents. C’est là qu’il va rencontrer Alison, serveuse dans un des restaurants de la ville. Ils sont mariés tous les deux et dès le premier regard qu’ils échangent, on sent comme de l’électricité dans l’air (étant donné le titre de la série, difficile de maintenir le suspense).
Une banale histoire d’adultère pensez vous peut-être. Sauf que chaque épisode est construit de manière assez inhabituelle : il est scindé en deux chapitres / volets, chaque volet adoptant le point de vue de Noah puis celui d’Alison (ou inversement). Est ce à dire que chacun a une vision radicalement différente d’une même liaison amoureuse ? que les amants ont une image de l’autre très partielle si ce n’est faussée ? que leurs souvenirs ne se superposent pas ? ou ce procédé suggère-t-il aux téléspectateurs que Noah couvre (ou enfonce) Alison et vise versa car l’histoire de leur liaison est racontée à coups de flashbacks lors d’un interrogatoire de police qu’ils subissent tous les deux.
Si le scénario de départ pourrait tenir sur un fil, le choix narratif empruntant plusieurs points de vue et une chronologie non linéaire permet de créer un suspense assez addictif d’autant plus que leur romance est hésitante et qu’on se demande s’il ne s’agit entre eux deux que d’une attraction physique irrésistible ou si quelque chose de plus fort les relie. L’habilité consiste aussi à distiller de manière très progressive (si vous trouvez déjà Broadchurch trop lent alors passez votre tour) des éléments suggérant qu’un crime a été commis et que les deux personnages principaux y sont liés.
Si The Affair braque surtout son projecteur sur Noah (père de famille de 4 enfants et universitaire-écrivain en mal d’inspiration, écrasé par les attentes de sa femme et par une belle famille qui ne rate pas une occasion de lui rappeler qu’il n’est pas celui qui assure financièrement le quotidien des siens) et Alison (marquée par un drame et qui semble hésiter entre l’envie de se foutre en l’air et le besoin ardent de se sentir à nouveau vivante alors que son mariage vacille), les personnages secondaires ne sont pas en reste et se révèlent plus complexes au fil des épisodes sans qu’aucune fausse note ne vienne gâcher le tableau général.
La réussite de la série tient également au choix du casting. Les deux comédiens principaux (Dominique West et Ruth Wilson), servis par des dialogues particulièrement travaillés et toujours justes, réussissent en très peu de temps à rendre leurs personnages à la fois attachants et ambigus et à créer entre eux un magnétisme qui traverse l’écran.
22 Comments
Mais l’intrigue est très bien ficelée et les suspens addictif !
Les acteurs (premiers comme seconds rôles), l’écriture, la réalisation, tout est excellent. Comme toi, j’apprécie énormément le lieu où se déroule l’intrigue. Et ce qui me plaît le plus, c’est le fait d’avoir les 2 points de vue, on note plein de petits détails qui enrichissent vraiment le propos.
J’ai hâte de voir la saison 2, mais je pense que ça sera la dernière, je doute qu’il y ait de quoi en faire une 3ème.
J’ai hâte, après avoir lu tant de commentaires dithyrambiques… Et puis, après ces jours terribles, j’ai envie de fiction, j’ai envie de m’évader.
Ton bel article ne fait que me conforter dans ce choix. Tu as l’art de communiquer ton attachement à quelque chose. Ce qui fait la beauté de ton blog, d’ailleurs.
Bises !
bises !
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