Parler d'ma vie

Blog : tout ce qui ne se voit pas

En 9 ans, on m’a souvent demandé combien de temps mon blog me prend par jour, par semaine mais en 9 ans si  je sais que j’y passe plus de temps qu’à mes débuts je suis toujours incapable de quantifier précisément . Je ne tiens pas un tableau journalier de toutes les tâches liées à mon blog, je n’ai pas de créneau particulièrement réservé et même si tout à l’air très organisé, je n’écris pas à l’avance.

Le blog c’est un peu comme le travail dans les bibliothèques. Vu par des gens extérieurs, les bibliothécaires sont des gens posés derrière des bureaux qui poussent des chariots pour ranger des bouquins en rayon et qui enregistrent des livres, cd, magazines, dvd pour les prêter ou pour le retour. Pourtant c’est une toute petite partie de l’iceberg, tout le reste se joue en coulisses, en interne comme on dit dans le jargon, dans les bureaux en général invisibles pour le public. Le blog vu de l’extérieur c’est un contenu produit régulièrement, un habillage qui change de temps en temps mais là encore ce n’est qu’une partie de l’iceberg.

Revenez 9 ans en arrière et regardez la tête des blogs. Non ne le faites pas avec le mien par pitié. Les photos étaient toutes petites, pas de grande qualité (on était très très loin du concept de photo culinaire !), on les plaçait sur un des côtés du texte. Aujourd’hui elles prennent beaucoup de place, les blogs où les textes sont majoritaires sont moins nombreux et mettre en ligne des photos, ça suppose d’abord les prendre (c’est rarement de l’instantané ou du spontané, en particulier quand on veut illustrer une recette) puis de les trier, redimensionner, renommer, éventuellement recadrer.

Pendant un certain temps, j’ai illustré mes articles avec des photos prises sur le net (en indiquant la source) et parfois quand je n’ai rien sous la main qui colle avec ce que je veux illustrer ça m’arrive encore (j’y passe un temps fou, le format ne colle pas, tout me parait trop cucul, trop américain, trop impersonnel…bref pas un gain de temps pour moi) mais la plupart du temps j’essaie de mettre mes photos en ligne.

Côté écriture, vous voyez un texte parfois avec des coquilles mais pas combien je m’entortille le cerveau  parfois pour trouver un titre à la fois assez parlant par rapport au sujet et qui donne envie d’aller plus loin, pas combien j’efface de lignes avant de trouver une accroche qui me plaise, pas combien je recommence pour trouver une chute et ne pas avoir l’impression de finir sur une queue de poisson. Avoir un tas d’informations, est ce plus facile ? non sauf à recracher tels que les communiqués de presse mais à priori on essaie de trouver un angle personnel, de s’approprier ce qu’on a vécu, appris.

Avant même de me pencher sur mon clavier, il y a les intitulés des plats griffonés sur un carnet au restaurant, les notes prises lors de rencontres, les idées jetées sur un bout de papier quand elles arrivent. Il y a aussi les heures passées à réfléchir à un dessert parce que je ne vois pas trop l’intérêt de refaire exactement la même chose que sur un autre blog et que j’ai envie d’apporter ma petite touche personnelle. S’ensuit pas mal de temps en cuisine. Parfois ça plante et ça ressemble à du temps perdu. Parfois visuellement ça laisse à désirer et même si le goût suit, la recette n’est pas publiée.

Trier les mails, y répondre quand on se sent concerné parmi l’avalanche de communiqués de presse (youpi les galettes annoncés en septembre et la Saint Valentin début décembre…quand est ce que les agences comprendront qu’on ne publie pas sur du papier et qu’on ne boucle pas un numéro deux mois à l’avance ? ), répondre aux commentaires, relayer les articles sur les réseaux sociaux, tout ça ne se voit pas mais est assez chronophage.

Et puis s’ajoute aussi du temps (perdu ?) à me poser beaucoup de questions sur ma place aujourd’hui parmi ces milliers de blogs. Beaucoup de blogs me paralysent régulièrement par leur esthétisme, leurs superbes photos…je tombe toujours sur des articles qui me semblent si bien écrits que j’ai envie de tout arrêter (au moins pendant 1 heure …après l’écriture me chatouille à nouveau les doigts)…je me dis qu’il faudrait écrire moins souvent pour publier des billets ultra travaillés et peaufinés mais si j’écris si souvent ce n’est pas pour remplir l’espace (style je disparais 3 jours, on va m’oublier ) mais parce que c’est un besoin dont je peux difficilement me passer. L’exercice d’auto-critique est régulier et sans concession et puis finalement je finis par conclure que si j’y passe tout ce temps (toujours pas quantifié je suis désolée ) c’est parce que l’envie d’écrire est plus forte que tout, que les rencontres et les échanges comptent plus que le reste ….et c’est reparti pour un tour.

34 Comments

  1. Très bel article !
    Bloguer car on ne peut s’en passer et sans nul doute la meilleure des raisons possibles !! Je suis toujours dégoûtée lorsque l’on voit sur les réseaux sociaux des jeunes femmes/hommes dire se lancer dans l’aventure des blogs pour avoir des trucs gratuits –‘
    Avoir un blog, c’est aimer partager ! Découvrir de nouvelles personnes et surtout, comme tu le dis si bien, aimer écrire !
    Bisous

    • à mon avis ces blogs là ne tiennent pas bien longtemps …sinon tu as très bien résumé ce qu’apporte un blog !
      bises

  2. J’aurais vraiment pu écrire un article de ce style… même si pour ma part, je publie plus d’images que de mots…
    Et si je publie autant, c’est parce que j’ai beaucoup de choses que j’ai envie de partager….

  3. Et oui, avec l’évolution des blogs nos manières de bloguer ont évolué et avoir un blog, c’est avoir un passe temps vraiment complet ! A temps plein !!

    Et comme tout passe temps, comme on pourrait aimer pratiquer la danse ou l’équitation : on sait qu’on ne deviendra pas champion olympique, mais on continue parce qu’on aime ça et que ça procure du bonheur !

    • j’aime bien ta comparaison ..en effet on sait qu’on ne montera jamais sur le podium mais on continue quand même parce que ça fait du bien

  4. C’est tout-à-fait ça, et je pense que les non blogueurs ne s’en rendent pas compte. Moi je crois qu’écrire un article ne me prends pas moins de 3 heures, et c’est la plupart du temps le peaufinage qui dure le plus. C’est bien pour ça d’ailleurs que je ne suis plus aussi présente… Et ça me manque, c’est fou! Je continue à vous lire heureusement!!! 🙂

    • on a forcément des arbitrages à faire côté temps, il n’est pas étirable, l’essentiel c’est d’écrire quand on en a envie

  5. Apparemment, tous les avis concordent. Un blog, c’est chronophage, c’est aussi parce qu’on le veut bien !

  6. Les gens ne se rendent pas compte de tout le travail derrière! Je tiens un blog de récits et coups de coeur de voyage et les gens (surtout ceux faisant partie de ma famille ou mes amis proches) ne comprennent pas l’enjeu et pensent que je publie « juste » mes photos de vacances. Combien de fois je me suis demandée si je devais arrêter (même si mon blog est encore jeune) parce qu’il y a tellement de gens qui font « mieux » et puis après c’est toujours pareil, je m’y remets avec encore plus d’entrain. Merci pour cet article, on se rend compte qu’on n’est pas seul à douter (parfois)…

    • non non tu n’es pas la seule à douter )
      et je crois qu’en effet tant qu’on n’a pas le nez dedans on ne peut pas évaluer le temps que cela prend

  7. Le côté chronophage est indéniable. Il faut savoir s’organiser, ou prendre ds pauses 🙂

  8. Je me retrouve complètement dans cet article. C’est chronophage mais tellement bon!

  9. belle coïncidence en effet 🙂
    je pense si je n’avais pas un travail de bureau avec tout ce qui s’ensuit, je publierai plus car oui l’envie est là mais après la réalité du quotidien nous rattrape aussi et pas question que j’y sacrifie mes nuits ou mes séances cinéma tiens 🙂
    il y a des billets qui me prennent 15mn et d’autres 3h, notamment les chroniques cinéma qui ne sont pas si évidentes à faire sauf quand je n’aime pas le film !

    • ah je te rejoins à 100% sur les chroniques culturelles, je passe un temps fou quand je dois parler d’un livre !

  10. Personnellement j’y passe beaucoup moins de temps qu’auparavant et je m’en porte bien mieux.
    Cependant, je n’envisage pas d’arrêter de bloguer car je ne me sens aucune obligation de publication.
    Avant par exemple, j’allais au ciné ou voir un spectacle, une expo etc… Hop j’en parlais obligatoirement, aujourd’hui ce n’est plus du tout le cas.
    La façon de faire, de penser, de bloguer évoluer avec le temps.

    • du moment qu’il y a obligation, ça devient un peu scolaire et c’est nettement moins drôle il me semble

  11. J’adhère à 100% avec ton article, les gens ne réalisent pas tout ce que ça implique derrière, tout l’investissement, le temps… Mais c’est tellement de bonheur quand on voit les articles intéressent les gens, qu’ils refont nos recettes, qu’on échange, tout simplement. 🙂

    • entièrement d’accord avec toi , les commentaires, les échanges, les rencontres ça fait plus que plaisir !

  12. C’est vrai qu’un blogue, c’est beaucoup de boulot! Au départ, j’ai créé le miens pour m’en servir comme journal de bord lorsque j’ai pris la décision de devenir végétalienne, et j’étais même surprise que des gens s’y intéressent! Il faut dire que mes précédents blogues traitaient uniquement de musique, alors c’était une toute nouvelle thématique dans mon cas!

    Aujourd’hui, j’ai la piqure! J’ai toujours aimé écrire, alors d’avoir des retours sur ses textes, c’est toujours excitant! Alors, oui, c’est beaucoup de boulot, mais ça en vaut la peine! 🙂

    • au départ on écrit pour soi mais qu’on commence à susciter des échanges alors on devient vite accro je crois )

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